Les grands patrons au chevet de leur pays
@ ARNAUD OLSZAK
CARINE GUICHETEAU. Rédactrice en chef
Encore une fois les grands patrons font la Une des médias. Mais cette fois, point de licenciements en masse, point de délocalisations, point de salaires astronomiques ou de parachutes dorés qui défraient la chronique. Aujourd'hui, ils s'illustrent pour une noble cause: leur patrie. Pour sauver leurs pays respectifs de la faillite, ils se disent prêts à payer plus d'impôts. L'homme par qui tout a commencé? Warren Buffett, homme d'affaires américain et l'une des plus grosses fortunes du monde (50 milliards de dollars américains). Dans une tribune publiée dans le New York Times daté du 14 août, le milliardaire plaide ardemment pour une taxation plus importante des plus riches, à savoir ceux qui déclarent plus d'un million de dollars de revenus par an. « Mes amis [Les super-riches, NDRL] et moi-même avons trop longtemps été gâtés par un Congrès acquis à la cause des milliardaires », a-t-il lancé sans mâcher ses mots.
« Je vous ai compris »
Un pavé jeté dans la mare dont les vagues prennent des allures de tsunami dans les pays riches. L'idée s'est propagée comme une traînée de poudre. Des Etats-Unis à la France en passant par l'Allemagne et l'Italie, voilà que les patrons du monde entier, de Maurice Lévy (Publicis) à Luca di Montezemolo (Ferrari), réclament, à cor et à cri, de payer plus d'impôts au nom de la solidarité. Une supplication qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd: le gouvernement français a annoncé, fin août, des mesures pour réduire le déficit dont une taxe exceptionnelle sur les plus hauts revenus. Cette contribution de 3 % s'appliquerait aux revenus fiscaux de référence supérieurs à 500 000 euros et pourrait subsister jusqu'à ce que le déficit public français soit ramené à 3 % du PIB (objectif à atteindre en 2013). Une mesure qui représente un gain de 200 millions d'euros, une goutte d'eau dans l'océan du déficit tricolore... Une façon typiquement française de voir les choses: le verre toujours à moitié vide. Reconnaissons une initiative louable quand elle se présente!