Les entrepreneurs, des catalyseur dans un monde en crise!

Récession, montée du chômage, insolvabilité des Etats, risque d'éclatement de la zone euro, menaces écologiques... Notre système est aujourd'hui en crise et c'est grave. Notre époque charrie en continu des messages anxiogènes, contribuant progressivement à obstruer notre horizon. Il nous reste à espérer que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve et que les plus hardis viennent rapidement nous en sortir. En ce sens, nos leaders politiques portent une toute nouvelle attention aux entrepreneurs. Car nul doute que le salut viendra d'eux: les entrepreneurs ont, en effet, les épaules assez larges pour supporter le poids de cette extra ordinaire responsabilité! Ils apparaissent généralement aux yeux de leur entourage comme des personnes énergiques, plus que le commun des mortels. Paradoxalement, en dépit du respect qu'ils suscitent, ils ne font pas nécessairement rêver nos concitoyens et rares sont les parents à imaginer une carrière d'entrepreneur pour leur enfant, pour qui ils préfèrent un destin en grande école, souvent de commerce. Et pourtant... Les entrepreneurs font partie d'une caste rare d'hommes et de femmes capables de faire bouger les choses et de créer. Le désir d'action prend chez eux le dessus sur la conjoncture défavorable et sur l'une de ses conséquences, l'immobilisme. Paralysant pour le commun des mortels, il est surmonté par les entrepreneurs parce que la difficulté est stimulante et source de changements.

Olivier Menu dirigeant fondateur du cabinet Valexcel

Jouons collectif!

Le monde ainsi observé permet aux entrepreneurs de repousser l'horizon et de déployer « l'énergie suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser des innovations », comme l'aurait dit l'économiste autrichien Joseph Schumpeter. C'est leur regard apaisé et détaché sur les événements qui permet la formation de projets nouveaux. Ce regard gagnerait à «contaminer» le plus grand nombre d'individus pour permettre aux projets de grandir et de devenir une réalité. Notre pays est sans doute peuplé de nombreux entrepreneurs qui n'ont pas souvent bénéficié de notre considération. Cela tient sans doute beaucoup à notre individualisme et à notre caractère naturellement méfiant. En effet, d'après l'enquête World Values Survey, seuls 21 % des Français déclarent faire confiance aux autres, soit trois fois moins que dans les pays nordiques. Le défi proposé à notre société est de taille, et il va de soi que, seuls, les entrepreneurs ne pourront rien changer, malgré toute leur (bonne) volonté. Un projet collectif n'est que la somme et l'harmonisation de plusieurs petits projets individuels et nous sommes tous invités à favoriser la promotion de nos entreprises, aussi petites soient-elles. C'est en réapprenant à aimer notre petit bout de terre et en restaurant le sentiment de bienveillance envers nous-mêmes et autrui que nous parviendrons ensemble à inventer de nouvelles formes de croissance.