Les Pigeons font des petits...
Carine Guicheteau Rédactrice en chef - cguicheteau@chefdentrepnse.com
Qui est né un 28 septembre? Prosper Mérimée, Georges Clemenceau, Marcello Mastroianni, Brigitte Bardot (par ordre d'apparition)... Des personnalités connues pour leur francparler. Est-ce un dénominateur commun aux natifs du 28 septembre? C'est ce que semble confirmer le petit dernier. En l'an 2012, est effectivement né le mouvement de contestation entrepreneurial des Pigeons (en référence à l'expression «être pris pour un pigeon»). L'élément déclencheur? La publication sur le site LaTribune.fr, un
28 septembre donc, d'un billet de Jean-David Chamboredon, dans lequel le directeur du fonds d'investissement ISAI explique que l'alignement de l'imposition des revenus du capital sur ceux du travail, s'il devait être entériné dans le cadre de la loi de finances 2013 (PLF 2013), plomberait les entreprises. La magie d'Internet opère et, en quelques heures, les entrepreneurs se fédèrent sous la bannière de ceux qui ne veulent être ni pigeon, ni dindon de la farce, ni vache à lait! Le mouvement prend de l'ampleur et s'organise. Jusqu'à envisager une manifestation à Paris, finalement annulée. Mais les revendications des Pigeons font rapidement tache d'huile et, bientôt, d'autres organisations se joignent au combat. Pétition contre le PLF 2013 pour les uns, relais sur les réseaux sociaux et dans les médias pour les autres. Jamais le mouvement ne bat de l'aile. La pression monte et le gouvernement, dans un esprit d'apaisement, propose d'aménager le litigieux article 6 du PLF 2013. Ce n'est
pas suffisant, s'exclament alors en coeur 12 organisations patronales (Medef, CroissancePlus, Réseau Entreprendre, Ethic...) dans un communiqué de presse, en date du 9 octobre et intitulé «Etat d'urgence entrepreneurial». Y est demandé aux pouvoirs publics «de retirer solennellement le nouveau dispositif de taxation de ces plus-values». L'histoire dira si le gouvernement Ayrault est adepte de la politique de l'autruche mais l'Histoire retiendra peut-être cette révolte patronale 2.0.