Le boom du marché de l'impression
Imprimer coûte cher. Les PME-PMI l'ont bien compris. C'est la raison pour laquelle les constructeurs proposent des solutions de plus en plus économiques, comme la facturation à la page.
Je m'abonneOn l'avait annoncée et pourtant, la révolution «zéro papier» n'a pas eu lieu. Pire: avec la généralisation de l'informatique, la consommation de papier continue inexorablement de progresser, passant de 180 milliards de pages imprimées en 1999, en France, à 230 milliards aujourd'hui, selon le Syndicat national des entreprises de systèmes et de solutions d'impression (Snessi). Les raisons de cette inflation? L'avalanche d'informations provoquée par le Web, la démocratisation des imprimantes mais aussi les habitudes liées au bon vieux papier.
Les entreprises sont touchées de plein fouet par ce phénomène: selon Gartner, un cabinet d'études indépendant, elles consacreraient désormais entre 1 et 3% de leur chiffre d'affaires au seul budget impression. Or, rares sont les PME qui savent maîtriser ce genre de coûts.
«Souvent, elles se contentent de remplacer les différentes machines au meilleur prix, sans chercher à rationaliser leur parc d'imprimantes», constate Stéphane Matyas, président de la commission Marketing & Prospectives du Snessi. D'après Lexmark, seules deux PME françaises sur dix ont pris la peine de mener, récemment, un audit de leurs systèmes d'impression. La plupart des dirigeants ignorent donc le montant exact de leurs dépenses et même l'état de leur parc. Dans ce contexte, les constructeurs cherchent à miser sur un argument massue: les économies budgétaires. Leur produit phare? Le multifonction.
Véritable tout-en-un qui remplace avantageusement le scanner, l'imprimante, le photocopieur et parfois même le fax, l'appareil multifonction offre un gain de place, d'argent mais aussi d'énergie. Destinées au départ aux très petites entreprises et aux professions libérales, ces petites merveilles technologiques font aujourd'hui le bonheur des PME en cumulant de nombreuses fonctions comme la mise en réseau, le comptage des impressions par poste, l'envoi de documents ut s re scannés directement vers un répertoire ou une boîte mail, l'impression en multiformats, l'accès à la couleur prédéfini selon les utilisateurs, etc. Certaines machines sont même capables de signaler automatiquement un problème, en envoyant un mail ou bien un SMS: c'est ce que l'on appelle la maintenance proactive.
Selon le bureau d'études GFK Marketing Services, le marché des multifonctions va encore croître de 3% cette année, après avoir connu une embellie de 22% en 2006 et de 8% en 2007. Dans le même temps, les prix déclinent. C'est pourquoi constructeurs et revendeurs font évoluer leurs offres vers toujours plus de services, en s'orientant vers la dématérialisation et, plus généralement, vers le traitement global du document dans l'entreprise.
La facturation à la page se généralise également. Les consommables (incluant parfois le papier) sont fournis au fur et à mesure des besoins, sur la base d'un volume prédéterminé. Le contrat inclut la location et l'installation des machines, la maintenance et les éventuelles réparations. «On vend désormais de l'usage», résume Stéphane Matyas, du Snessi. Et les économies seraient substantielles, de l'ordre de 20 à 30%. L'autre intérêt non négligeable de ce service est qu'il permet à l'entreprise de jauger précisément sa consommation et de prendre ainsi les mesures nécessaires pour la réduire.
1 imprimantes
une course à l'innovation
Les constructeurs se lancent dans une course permanente aux prix Voici une sélection de quelques produits phares.
La nouvelle gamme d'imprimantes Xerox affiche des prix modérés, de 155 à 4 490 Euros HT.
«Renforcer le pouvoir d'achat des TPE-PME». Il fallait oser. Hewlett Packard (HP) en a fait son principal argument marketing. Le multifonction HP Office-jet J6410 couleur avec connexion réseau sans-fil, fonction recto verso et archivage direct, affiche un prix de vente conseillé de 192 Euros HT. Le constructeur américain va encore plus loin en annonçant, pour l'imprimante HP Officejet Pro, un coût d'impression par page couleur de 50% inférieur à celui d'imprimantes équivalentes. Le géant Xerox a riposté avec des solutions monochromes, allant de 155 à 4 490 Euros HT, équipées de toutes les fonctionnalités nécessaires aux PME. Le japonais Brother consolide son offre avec une première gamme de cinq modèles de multifonctions laser couleurs, ergonomiques et rapides, avec fax électronique ou encore numérisation vers un e-mail et/ou un serveur... Ces machines sont disponibles aux prix publics conseillés de 139 à 349 Euros HT. Le coût à la page est de 0,0995 Euros. De son côté, Konica-Minolta a lancé une nouvelle gamme de machines, notamment la multifonction Magicolor 2590MF, capable de produire une qualité photo parfaite à la vitesse de cinq pages par minute, le tout pour 699 Euros HT. Du côté des consommables, les cartouches couleurs et noires sont vendues respectivement 138 Euros et 79 Euros HT, avec un tambour à 159 Euros HT. Samsung reste aussi dans la course avec le tout- en-un SCX-4828FN.
L'imprimante HP Officerjet Pro offre un coût d'impression économique.
Petit plus non négligeable: la machine ne produit que 49 décibels en impression, soit l'équivalent d'une conversation entre deux personnes. Son prix de vente conseillé est de 475 Euros HT. Epson frappe très fort avec deux nouvelles imprimantes, utilisant la technologie Micro Piezo, permettant l'impression couleur au prix du noir et blanc! La B-300 et la B-500DN sont respectivement proposées à 319 Euros et à 539 Euros HT. Quant à Lexmark, il commercialise, au prix de 1 056 euros HT, un multifonction couleur, parfait pour les groupes de taille moyenne. Les cartouches pour 15 000 pages sont vendues 310 Euros HT (couleur) et 149 Euros HT (noir). Enfin, Canon met en avant le multifonction I-Sensys MF4270, équipé d'un fax, avec connectivité réseau, recto verso automatique et vitesse d'impression de 20 pages par minute en copie ou en impression, pour un prix public de 369 Euros HT. Seul hic: son coût par page, qui avoisine les 4 centimes d'euros.
2 Cartouches
Comment réduire la facture
Le modèle économique des copieurs et multifonctions est d'abord basé sur la vente de consommables. En un an, le budget «cartouches» peut ainsi atteindre le prix de l'imprimante. Voici quelques moyens pour faire des économies.
Ce n'est un secret pour personne: ce qui coûte cher, ce n'est pas l'imprimante mais ses cartouches d'encre. Si l'on prend l'exemple d'une cartouche noire de 30 millilitres vendue 32 Euros, le litre d'encre coûte à lui seul plus de 1 000 Euros! Quand on sait qu'une machine nécessite généralement quatre cartouches différentes (une noire et trois couleurs) et qu'il faut les changer régulièrement, il est évident que le budget «cartouches» grimpe très vite... Selon un article du journal Le Monde, datant du 30 janvier 2007, le prix des cartouches varie de 615 à... 3 800 Euros le litre! La solution pour réduire l'addition? Veillez à sélectionner la bonne machine en vous intéressant au coût d'impression à la page. La taille des gouttes d'encre a son importance, car plus elles seront petites, moins le coût sera élevé et meilleure sera la définition. Surtout, les cartouches d'encre séparées sont indispensables pour minimiser le gaspillage d'encre quand une couleur est plus utilisée qu'une autre. Limitez aussi les impressions et sensibilisez vos collaborateurs aux éco-gestes (lire l'encadré, Les bonnes pratiques). Selon une étude Ipsos (réalisée pour le compte de la société Global et datée d'avril 2005), une page sur six serait imprimée sans être lue! Certaines machines sont donc équipées d'un système de prévisualisation des envois en impression, qui évite les doublons et les erreurs. L'utilisation d'un scanner ou d'un fax en réseau n'est pas non plus superflue. Enfin, il est possible de faire recharger ses cartouches vides. Un procédé écologique mais fastidieux pour une entreprise. Plus simple, achetez des cartouches dites «compatibles», moins chères que celles des grands constructeurs. Mais la plus grande vigilance s'impose. Le marché est vaste et fort hétérogène en termes de fiabilité. En riposte, les constructeurs brandissent la menace de l'annulation de la garantie en cas de panne. Sachez que la loi leur interdit de proscrire l'usage des compatibles tant que les brevets n'ont pas été rendus publics. A vous de faire jouer la concurrence!
A SAVOIR
- Le jet d'encre est dédié aux petits volumes, tandis que la technologie laser est plus performante au-delà de 300 pages par mois.
- La vitesse d'impression, exprimée en nombre de pages par minute (PPM), doit convenir à l'intensité d'utilisation.
- Vérifiez la vitesse et la précision du scanner et du copieur.
- Etudiez les capacités réseau des machines pour éviter les problèmes liés au partage entre plusieurs
- Une résolution élevée (en DPI) est le gage d'une bonne qualité d'impression. Plus la mémoire de la machine est importante, plus les travaux seront vite imprimés.
- Préférez les bacs à feuilles de capacité importante et éventuellement plusieurs tiroirs à papier, notamment pour les lettres à en-tête. L'écran LCD reste un avantage.
- Envisagez une extension de la garantie standard, toujours la bienvenue en cas de problème.
Les bonnes pratiques
Les conseils «verts» de l'Ademe
- Pensez «vert» dès l'achat de votre matériel. Préférez les machines labellisées «Energy Star», indiquant que l'appareil est économe, aussi bien en marche qu'en veille (conseils et base de données sur www.eu-energystar.org/fr).
- Préréglez le mode veille ou n'allumez les appareils qu'en cas de besoin.
- Limitez les impressions.
- Imprimez sur du papier recyclé, de préférence en recto-verso (fabriquer une feuille consomme la même énergie que d'en photocopier 50).
- Diminuez le grammage des feuilles.
Ne jetez pas vos cartouches. Elles peuvent être récupérées gratuitement.