Le Sénat plaide pour un compte épargne formation
Complexité, cloisonnements et corporatismes sont les trois maux de la formation professionnelle. C'est le verdict de la mission d'information du Sénat, rendu le 4 juillet dernier. En France, quelque 25 à 30 milliards d'euros y sont consacrés chaque année. Or, de manière «inadmissible», la redistribution des financements «favorise les grandes entreprises au détriment des petites» et «les salariés les mieux formés au détriment des plus fragiles», explique le rapport. «Le modèle français ne correspond pas assez aux besoins accrus d'adaptabilité et de mobilité de notre temps, sa rénovation constitue un enjeu majeur», ajoutent les sénateurs. La mission sénatoriale préconise d'encourager«l'individualisation et la responsabilisation», en créant un«compte épargne formation»qui bénéficierait aux salariés, aux personnes en reconversion, en congé de formation et aux retraités, et les suivrait tout au long de leur carrière, même s'ils changent d'entreprise. Ce compte serait administré par«un fonds régional ad hoc géré par les apporteurs de financements». Le compte épargne formation pourrait partir d'un dispositif créé en 2004, le Droit individuel à la formation (DIF), qui deviendrait «transférable» d'une entreprise à l'autre, proposent les sénateurs, même si pour l'heure le Medef n'y est pas favorable. Comme monnaie d'échange, la mission propose aux employeurs de supprimer leur cotisation de 0,9 % de participation à la formation des salariés et de développer «un service de remplacement des salariés partis en formation» pour les PME.