La technologie sauve leur entreprise
Victime d'une politique de groupe incohérente et de la révolution numérique, La Cité de l'Image a bien failli fermer ses portes. Jusqu'au jour où Stéphane Ledoux, ancien cadre technico-commercial, la rachète et y développe des technologies à forte valeur ajoutée.
Je m'abonneL'entreprise aujourd'hui
«Votre image est capitale», tel est le slogan de La Cité de l'image. A partir d'une photographie, d'une infographie ou d'un dessin, l'entreprise s'emploie à restituer les images sur papier photo, dans des annonces presse ou sur des fichiers numériques. Sa valeur ajoutée? Ses opérateurs et techniciens, passionnés, qui réalisent les tirages et retouches. La PME francilienne est conduite par Stéphane Ledoux, son p-dg, entré au départ dans l'entreprise comme cadre technico-commercial. Elle détient un portefeuille de 200 clients, parmi lesquels des marques aussi prestigieuses que Dior, Chanel ou encore Yann Arthus-Bertrand. Depuis quelques mois, elle a renoué avec la croissance: elle a vu son chiffre d'affaires passer de 4,7 millions d'euros en 2005 à 5,5 millions d'euros en 2006.
Sa crise
Mais l'entreprise revient de loin. Née en janvier 2005 de la fusion de deux laboratoires photographiques, elle appartient alors au groupe Cité de l'Image, spécialisé dans le traitement de l'iconographie. Lequel donne des signes de faiblesse. Entre 2003 et 2005, ce dernier a acquis plusieurs laboratoires et s'est endetté, sans parvenir à unifier sa stratégie commerciale. Parallèlement, la révolution numérique plombe les finances de l'entreprise. «Il a fallu réaliser de gros investissements pour passer de l'argentique au numérique. Or, la clientèle, elle, est déplus en plus encline à s'équiper en interne», explique Stéphane Ledoux. En 2005, le groupe Cité de l'Image a perdu 40% de sa clientèle. Quant à la SA du même nom, elle ne se porte guère mieux. En 2005, pour son premier exercice, elle essuie une perte de 464 000 euros pour un chiffre d'affaires de 4,7 millions d'euros. Ce n'est pas tout. En décembre 2004, le laboratoire photographique Num'ere Janjac, vaisseau-amiral du groupe, dépose le bilan. La PME est prise dans la tourmente.
Son rebond
Mais Stéphane Ledoux croit au potentiel de cette entreprise connue et reconnue. En juillet 2005, il décide de la racheter avec Cécile Dourmap, qui devient donc son associée. En 2006, il investit 500000 euros dans des outils de travail, comme une machine à encre à solvant. Il mise sur deux technologies à forte valeur ajoutée. La photogravure, d'abord, avec le développement du packaging et de la PLV (publicité sur le lieu de vente). Le jet d'encre, ensuite. «C'est une activité d'avenir, commente Stéphane Ledoux, compte tenu de la variété des supports sur lesquels il est possible de travailler et de la définition d'image qu'elle permet d'atteindre.» Depuis, l'entreprise recrute un client significatif tous les deux mois. Certes, elle n'a pas réalisé de profit en 2006, mais ses comptes sont proches de l'équilibre. Le p-dg prévoit, en 2007, le retour des bénéfices et un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros.
LA CITE DE L'IMAGE >> Repères
- ACTIVITE: Traitement numérique de l'image
- VILLES: Paris et Boulogne-Billancourt
- FORME JURIDIQUE: SA
- ANNEE DE CREATION: 1988
- DIRIGEANTS: Stéphane Ledoux, 36 ans et Cécile Dourmap, 47 ans
- EFFECTIF: 67 salariés
- CA 2006: 5,5 millions d'euros