La TVA sociale saluée par les patrons, décriée par le grand public
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Favoriser le «made in France» au détriment des produits importés des pays à bas salaires. Telle est la philosophie de la TVA sociale à laquelle réfléchit actuellement le gouvernement. Adoptée dans d'autres pays européens, dont l'Allemagne, la mesure repose sur un raisonnement simple: si on continue à faire porter le coût de la protection sociale à 100% sur le travail, le phénomène des délocalisations ne pourra que s'amplifier. L'idée serait donc de transférer une partie des cotisations sur la TVA, ce qui contribuerait à alléger le coût du travail dans notre pays et à faire participer les importations au financement de la protection sociale. Une TVA antidélocalisation, en somme, dont seraient exonérés les produits exportés et qui, a précisé le gouvernement, ne devrait pas entraîner de hausse des prix à la consommation, dans la mesure où les entreprises répercutent bel et bien sur leurs prix de vente les allégements de charges dont elles ont bénéficié. Le gouvernement planche actuellement sur la faisabilité du projet, qui ne verrait le jour qu'au plus tôt en 2009. Décrié par une partie de l'opinion publique, qui redoute une spirale inflationniste, le projet a été salué par la plupart des organisations patronales. Pour Thomas Chaudron, président national du Centre des jeunes dirigeants (CJD), «la TVA sociale est un outil majeur pour créer une dynamique favorable à l'emploi. Elle a l'immense avantage de faire participer les produits importés au financement de notre protection sociale. Et si les entreprises françaises font preuve de responsabilité, elle ne se traduira pas par une hausse des prix pour le consommateur».