L'activité des PME est repartie en 2006
Création d'emplois, investissements à la hausse, regain d'activité: la croissance des PME a repris de plus belle en 2006. Et pour 2007, la plupart des indicateurs économiques sont au beau fixe.
Je m'abonneLes patrons semblent avoir retrouvé le sourire. Et pour cause: après plusieurs années d'une croissance atone, l'activité des PME est repartie en 2006, à en croire le dernier baromètre semestriel d'Oséo. Publiée en janvier dernier, cette enquête, menée auprès de 10000 entreprises de moins de 500 salariés, dresse le bilan de 2006. Ce qu'il en ressort? «L'année dernière a été très favorable aux PME, note Michel Barreteau, l'auteur de l'étude et économiste d'Oséo. La progression du chiffre d'affaires est estimée à 4,7%, contre 4,3 % Vannée précédente.» Ainsi, l'indicateur d'activité (solde des opinions en hausse moins celles en baisse) retrouve son niveau le plus haut depuis 2001 (+ 31). Les secteurs les plus dynamiques? Le BTP et les services aux entreprises, qui progressent respectivement de 8 % et 6,4 % en 2006. L'enquête nous apprend aussi que les PME exportatrices s'en sortent mieux que les autres. «Les entreprises qui ont réalisé plus du quart de leur chiffre d'affaires à l'international en 2005 ont vu leurs ventes croître de 6,3% en 2006», ajoute l'économiste d'Oséo. Cette vitalité incite les entreprises à embaucher. Signe des temps, l'indicateur d'emploi (différence entre le nombre de dirigeants ayant évoqué une hausse de leur effectif et ceux qui ont fait part d'une baisse) s'élève à + 12, soit 8 points de plus qu'en mai 2005. Là encore, ce sont les PME de la construction et des services qui ont tiré le marché (+ 19 et + 17). Cet enthousiasme se traduit par un léger mieux du côté de l'investissement. Son indicateur (variation annuelle des dépenses) progresse à - 1, contre - 8 en 2005. Ces indicateurs vont-ils se confirmer? Absolument, répond Oséo. Les dirigeants anticipent une hausse plus forte de leur activité (+ 33), qui pourrait atteindre son plus haut niveau depuis 2000. De quoi garder le sourire.
3 QUESTIONS A ...
Thomas Chaudron, président du centre des jeunes dirigeants (CJD)
L'embellie de la conjoncture est-elle perceptible sur le terrain?
C'est un fait: depuis 2005, la conjoncture économique est meilleure dans les entreprises. Mais, si la plupart des indicateurs sont au vert dans les PME, les chefs d'entreprise restent attentistes et prudents. D'où un décalage entre la réalité économique et le ressenti des patrons sur le terrain.
A quoi est dû ce décalage? Les chefs d'entreprise savent que le marché peut se retourner très vite. Ils ont conscience que rien n'est acquis du fait de la compétitivité mondiale.
Les entreprises ne sont jamais assurées de conserver leurs parts de marché. Du coup, même en période faste, les chefs d'entreprise restent prudents.
D'après l'enquête d'Oséo, les PME qui exportent s'en sortent mieux que les autres. Ce constat se vérifie-t-il sur le terrain?
Oui, absolument. La croissance la plus forte va au-delà de nos frontières, et même de la zone euro. Les PME qui souhaitent acquérir des parts de marché doivent donc aller chercher la croissance où elle se trouve, en Asie notamment.