Ils importent en France la conciergerie d'entreprise
Précurseurs sur le marché des services aux salariés, Xavier Chouraki et Gilles Guillot veulent séduire les sociétés avec leur concept de conciergerie. Leur maître mot: la persévérance.
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Chaque mois, nous vous proposons ici le portrait d'un créateur d'entreprise, que nous retrouverons un an plus tard, afin défaire le point sur l'évolution de son affaire.
Coca-cola, SFR, Cisco, Dell, Pierre & Vacances. . . Ces marques figurent au palmarès de West Born. La petite affaire de conciergerie d'entreprise, créée en mai 2005 par Xavier Chouraki avec tout juste 10000 euros de fonds propres, revendique aujourd'hui la troisième place du marché. Elle devrait clore l'exercice 2006 sur un chiffre d'affaires de 150000 euros, soit son point mort, et espère doubler sa performance en 2007. «Nous gagnons un contrat par mois depuis notre création», souligne son gérant. Qui entend bien poursuivre à cette cadence et enregistrer, en 2008, ses premiers bénéfices.
De Londres à Paris.
C'est en 2004, à Londres, que Xavier Chouraki décou vre le concept de conciergerie d'entreprise. Frappé par l'originalité du système, il a l'idée de l'exporter outre- Manche. Il postule auprès d'Oséo, qui lui accorde un prêt d'honneur de 6000 euros, assorti d'une garantie sur 80 % du capital emprunté auprès d'une banque. Un atout-maître qui va l'aider à trouver un financement. Puis, Xavier Chouraki se met en quête d'un local. Il se rapproche de Click & Call, une autre PME prête à partager avec lui des bureaux. Pour un loyer d'environ 1 500 euros par mois, les deux partenaires s'installent dans 120 m2 près de Paris.
Reste la conquête des premiers clients. Très vite, Xavier Chouraki éprouve le besoin de se faire épauler par un profil 100 % commercial. Il accueille Gilles Guillot, «un ami de longue date», et lui confie la lourde tâche de prospecter le marché. A l'aide d'un fichier de décideurs, celui-ci s'efforce de décrocher des rendez-vous. «A Y époque, seuls deux acteurs occupaient le marché. Il y avait une place à prendre. . .» La loi relative au développement des services à la personne, promulguée le 26 juillet 2005, lui donne un coup de pouce. Elle marque la naissance du Chèque emploi service universel (Cesu), qui peut être cofinancé par les entreprises (ou comités d'entreprise) en échange d'un crédit d'impôt. De même, peuvent en bénéficier les sociétés qui investissent dans les services aux salariés. Or, la conciergerie d'entreprise en fait précisément partie. . . Une aubaine pour West Born.
Un contrat en cache un autre...
Le premier contrat tombe en septembre 2005. Le client? Le CE d'Elyo, une filiale de Suez. Viendront ensuite Ferring, un laboratoire pharmaceutique, puis le tandem Oracle/Shell: situées sur le même site, les deux entreprises se partagent une conciergerie. «Les premières références sont difficiles à conquérir, confie Gilles Guillot. Mais ensuite, les autres viennent plus facilement.» D'autant que depuis, la petite entreprise s'est dotée d'un site Web, d'une plaquette commerciale... De quoi asseoir un discours commercial désormais bien rodé.