Il recycle les déchets des grands industriels

Recycler les rejets aqueux des industriels de l'automobile et de l'aéronautique, telle est l'activité de Package Global Services. Cette petite affaire de trois salariés débarrasse les producteurs «pollueurs» de leurs soucis de recyclage de fluides: elle leur loue du matériel ad hoc, puis en assure la maintenance et l'expertise technique. Créée en août 2006 par Didier Fleury, ex cadre du métier, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 30000 euros en quelques mois. Elle compte aujourd'hui cinq clients, parmi lesquels le fabricant de châssis de voitures ACI Le Mans (groupe Renault) et le chimiste Quaker Chemical, chez qui Didier Fleury a passé huit années. C'est dans cette entreprise qu'il a dressé le constat suivant: les industriels qui rejettent des produits polluants ont besoin de prestations de services indépendantes pour recycler et optimiser leur consommation de fluides industriels.

Zone franche et prêt d'honneur. En 2006, ce fils de commerçants, qui rêve depuis longtemps de se mettre à son compte, décide de passer à l'acte. Il démissionne fin juin, crée son entreprise dans la foulée, puis se met à la recherche de locaux. Pour ce faire, il s'adresse à l'agence de développement économique du Mans, Adema, qui lui trouve un espace de 250 m2, afin de stocker son matériel. Les locaux sont situés en zone franche, ce qui garantit à la PME d'être exonérée de cotisations sociales patronales, de taxe professionnelle et d'impôt sur les sociétés pendant cinq ans. Puis, Didier Fleury obtient un prêt d'honneur de 50000 euros, concédé par le réseau régional d'aide à la création d'entreprises Carrefour Entreprise Sarthe. Lauréat du concours de créateurs Cap Création Sarthe 2006, il bénéficie d'un autre prêt de 15 000 euros. Parallèlement, il postule auprès d'Oséo, qui lui assure une garantie de 40% du capital de 60000 euros emprunté auprès d'une banque. Reste à constituer sa petite équipe. Il recrute un chargé d'études en août et un ingénieur support en novembre.

Dès lors, commence la phase de prospection de la clientèle. C'est Didier Fleury lui-même qui s'en charge. Il s'appuie sur son carnet d'adresses et rencontre des entreprises du marché, comme le spécialiste du retraitement des déchets Sita (groupe Suez), qui devient l'un de ses donneurs d'ordres. Parallèlement, il lance un site web bien référencé et se dote d'une plaquette commerciale, qu'il adresse, par courrier, à un fichier de 300 industriels, constitué à partir de données récoltées sur Internet et auprès des chambres de commerce et d'industrie. Le résultat de la campagne dépasse ses espérances: 4% des envois sont suivis de demandes d'informations, qui toutes aboutissent à des demandes de devis. Désormais, l'entrepreneur entend accroître sa prestation chez ses clients acquis. Et envisage de solliciter la norme Iso 14001, relative au respect de l'environnement. Le dirigeant est ambitieux: il compte entrer en Bourse dans dix ans.