Il implante ses centres d'appels sur le marché russe
Face à un marché national saturé, Comearth, spécialiste de la relation client, s'est implantée au Sud de Moscou pour trouver de nouveaux débouchés. Après avoir convaincu les multinationales, la PME s'attaque désormais aux entreprises russes.
Je m'abonneJacques Reignier
Jean Reignier n'a pas attendu 2010, année de la Russie en France (et inversement), pour saisir le potentiel de ce marché. Comearth, sa société de services en gestion de relation client à distance, s'est dotée d'une filiale à Penza, ville située à 600 km au sud de Moscou, voici presque trois ans. Forte de 30 collaborateurs du pays, cette entreprise devrait générer un chiffre d'affaires de 400 à 500 k€ en 2010, soit le double du précédent. A son actif, des clients de poids comme les filiales russes de Sanofi Aventis, Auchan, Renault et BSGV (Société Générale) . Rentable dès la première année, Comearth Russie va enregistrer un doublement de ses effectifs d'ici six mois et deux antennes verront le jour dans d'autres régions avant la fin 2011.
Une étude préalable.
Les études réalisées sur ce secteur ont confirmé que les relais de croissance se trouvaient dans les pays émergents, en particulier en Russie. En France, le marché est encombré et la concurrence des prestataires off-shore francophones est rude, alors qu'en Russie l'offre de service en matière de relation client à distance n'existe pas. Les parts de marché sont à prendre... mais vite. « Pour autant, pas question de se lancer sans préparation », souligne le dirigeant qui a embauché, en 2007, une stagiaire russe chargée de mener une étude sur le projet de développement. Six mois plus tard, Comearth Russie est née avec, à sa tête, en tant que directrice générale, ladite stagiaire. Choisir la forme juridique - une OOO, soit l'équivalent d'une SARL - et accomplir les démarches administratives s'est révélé assez simple. Un travail d'analyse à partir des renseignements officiels a suffi. « En outre, les autorités russes nous ont accueillis à bras ouverts, notre implantation allant dans le sens du développement du pays », estime le chef d'entreprise.
Le marché de l'emploi étant moins structuré qu'en France (il n'y a ni équivalent Pôle emploi, ni société d'intérim), Jean Reignier a dû faire preuve de débrouillardise en postant, par exemple, des annonces sur les sites des universités. Reste que la souplesse du droit du travail et la faiblesse des charges patronales font de la Russie une terre propice à l'embauche.
Conscient de son manque de connaissance du marché local, le dirigeant a jusqu'à présent prospecté des multinationales implantées dans le pays. « Leurs pratiques commerciales sont connues. Elles s ont familière s de la relation client et savent quels avantages attendre d'une collaboration avec nous », explique-t-il. En 2010-2011, ses équipes devront faire preuve de pédagogie puisque Comearth prévoit de conquérir les entreprises russes. « Il nous fallait acquérir une meilleure connaissance du marché national avant de passer à cette étape », justifie le dirigeant dont l'image de pionnier est vue d'un bon oeil par ses partenaires français.
COMEARTH - Repères
- ACTIVITE : Conseil et prestations de service en gestion de relation client à distance
- VILLE : Massy (Essonne)
- FORME JURIDIQUE : SA
- DIRIGEANT : Jean Reignier, 47 ans
- ANNEE DE CREATION : 2004
- EFFECTIF : 75 salariés
- CA 2009 : 3 M€