Il est impératif de se remettre au travail, et vite
Les pouvoirs publics, à l'instar de bon nombre de dirigeants, réfléchissent trop souvent à partir de schémas édictés par des minorités repliées sur elles-mêmes. Résultat: aujourd'hui, nous avançons à l'aveuglette, sans projet clair, ni vision inscrite dans le temps. par
Je m'abonneLa «crise de la consommation» n'est pas - encore - aussi dramatique qu'on veut nous le faire croire: le PIB a augmenté de 0,4 % au troisième trimestre 2011. La peur est aussi en hausse, quand, en parallèle, certains s'enrichissent via les organismes financiers et leurs spéculations obscènes. Comment le citoyen, dont le pouvoir d'achat ne cesse de baisser, peut-il comprendre ce qui se joue là? Tout ce qu'il voit, c'est la gabegie sur le terrain: dans les régions, les grandes entreprises, au niveau de l'Etat... A trop laisser le navire sans capitaine fort, la France vit au-dessus de ses moyens depuis plus de 30 ans. On a rendu aveugle et muet le citoyen français qui se complaît dans cette aisance du quotidien. Qu'on touche à ce confort et il hurle. Mais il va falloir enfin comprendre que nous devons travailler plus. La balance entre les actifs et les inactifs penche dangereusement. La retraite? Au-delà de 65 ans. C'est une réalité économique. Semaine de 35 heures, RTT, code du travail sclérosant? Non-sens et aberrations. La seule issue: se remettre au travail. Quand un paysan est devant un tas de fumier, il prend sa fourche, relève ses manches et va l'épandre dans ses champs. Que font les politiques? Ils tirent des plans sur la comète, prennent des avis, réunis sent des commissions... Pendant ce temps, le tas de fumier grossit. L'audace, le courage et la loyauté sont remplacés par la peur et le doute. Ce que fait le gouvernement est dicté par un principe clair: l'absence de choix! Et les Français qui doivent se serrer les coudes sont pris dans la même réalité: pas le choix!
Eric Favre, dirigeant des 3 Chênes
Sauvage, paysan et entrepreneur
Je n'ai pas le pouvoir de mieux répartir les richesses dans notre pays, de changer le droit du travail, de revenir sur la stupidité des 35 heures ou d'intervenir sur le vital et nécessaire allégement des charges qui pèsent sur les entreprises. En revanche, je peux appliquer trois décisions majeures pour que ma société perdure et se développe selon ma vision. Tout d'abord, pour m' adapter à ce monde brutal et qui va vite, mon premier comportement est de redevenir un «sauvage», quitte à me mettre en décalage avec l'époque, embourbée dans les compromis et les compromissions. «Sauvage» parce que je dis à tout un chacun: « Ensemble bougeons-nous maintenant, remontons nos manches et allons au charbon! » Deuxième ment, j'endosse mon ancien habit de paysan et m'appuie sur les talents et les savoir-faire de l'entreprise. A partir de mon terroir et de mon pays, je suis ouvert et j'exporte au coeur de la mondialisation, au lieu de la redouter. C'est un retour à mon coeur de métier, au respect des valeurs, au bon sens qui m'a permis de faire grandir et de développer mon business. Enfin, je m'efforce de toujours être porté par des valeurs humaines et entrepreneuriales pour guider mes collaborateurs, gérer nos produits sur les marchés, avec une exigence de performance et de qualité qui satisfait le consommateur et permet de générer des profits. Et toujours avec du courage, de l'énergie, de l'audace... et avec, pour ma part, une attitude rock'n'roll qui exprime le rêve, la passion, l'envie, lesquels manquent cruellement au monde économique d'aujourd'hui!
BIO EXPRESS
Eric Favre, petit-fils d'agriculteur, est à la tête des 3 Chênes, PME spécialisée dans les produits de bien-être, qu'il a créée en 1993. Il a publié en novembre dernier Je suis né sauvage, paysan... et entrepreneur! Parcours audacieux d'un patron rock'n'roll, aux éditions Terres d'Hommes.
Rens : www.jesuisnesauvagepaysanetentrepreneur.com