Il distribue ses invendus aux démunis de sa région

Toutes les semaines depuis deux ans, un livreur des Salaisons Sabatier quitte l'un des trois sites de production de la PME dijonnaise, direction un entrepôt de l'association Fondalim, situé à quelques dizaines de kilomètres. Dans sa remorque, 200 kg de jambon à la moutarde, de boudin au pain d'épices ou de terrine bourguignonne que les bénévoles des Restos du coeur, de la Banque alimentaire et du Secours populaire distribueront à leurs bénéficiaires. En 2010, 10 tonnes, soit 0,4% de la production annuelle de l'entreprise d'Arnaud Sabatier, ont été offertes aux démunis de la région. Coût en matières premières: 35 000 euros entièrement compensés par l'avantage fiscal lié au mécénat (lire l'encadré ci-contre).

Gestion du stock. Cet engagement a un triple effet positif pour la société. Dans un premier temps, il lui permet d'envisager l'équilibre de sa production sous un angle nouveau. «Auparavant nous préférions risquer une rupture de stock et décevoir les grandes surfaces plutôt que d'avoir de la marchandise sur les bras», indique le dirigeant. Aujourd'hui, le quadragénaire sait qu'il peut se permettre d'être en surstock constant de 5 % car ses éventuels excédents, en cas de surestimation des commandes, ne seront plus perdus pour tout le monde. Les dons en nature ont, en outre, fédéré la centaine de salariés autour du projet d'entreprise. «Nos collaborateurs, du préparateur de commandes au cadre, sont fiers de contribuer, de par leur travail, au soutien de populations en difficulté», assure Arnaud Sabatier. Ce dernier prend d'ailleurs soin de les tenir au courant des retombées en termes d'image pour l'entreprise. C'est le troisième point positif: la presse locale se fait l'écho à près de dix reprises des actions de mécénat alimentaire menées par la PME. A chaque fois, l'article est affiché dans les locaux.