Il détruit proprement les déchets médicaux
Victime de la crise du textile, ce fabricant de machines à teindre a rebondi en fabriquant et commercialisant des machines qui stérilisent les déchets hospitaliers. Quand écologie est synonyme de croissance.
Je m'abonneJeff Squalli ne se fixe pas d'objectif en termes de chiffre d'affaires. Son ambition ? Que le plus d'hôpitaux possible soient équipés, un jour, d'une de ses machines. Sa PME conçoit et commercialise des machines qui stérilisent, sous l'effet de la chaleur et de la haute pression, les déchets médicaux contaminés, puis les broient. Une technique qui permet d'éviter l'incinération, la méthode la plus courante et la plus ancienne mais qui présente également la particularité d'être onéreuse et polluante. La technologie d'Ecodas, elle, supprime les effets négatifs pour l'environnement et coûte deux fois moins cher. C'est principalement ce dernier argument qui lui a permis de vendre une quarantaine d'outils en France et plus de 200 dans une cinquantaine de pays depuis une dizaine d'années. En attendant une prise de conscience majeure en France, l'homme mise en effet sur l'export, où il réalise déjà 80 % de ses ventes. Ses plus gros marchés sont en Afrique. «Les pays en développement sautent l'étape d'incinération et se montrent donc moins rétifs au changement que les Français », commente le chef d'entreprise satisfait d'« inverser la tendance à sa petite échelle ». Côté organisation, sur le marché national, il traite, lui-même, en direct, avec les acheteurs des hôpitaux. En dehors des frontières hexagonales, il travaille avec des distributeurs.
Nouveau positionnement. Ecologiste dans l'âme, Jeff Squalli se lance sur ce marché de niche presque par hasard au milieu des années quatre-vingt-dix. Frappé par la crise du textile, il cherche d'autres débouchés pour ses machines spécialisées dans les teintures textiles. C'est ainsi qu'il décline son savoir-faire des process thermiques à l'univers des déchets hospitaliers. Il abandonne donc, en 2000, son coeur de métier. Avec raison : aujourd'hui, l'entreprise, rentable, réalise un chiffre d'affaires de 6,8 millions d'euros pour 22 salariés alors qu'en 1998, elle était placée en liquidation judiciaire. Défricheur de marché, l'homme a misé dès le début sur la technologie et la qualité de ses machines, c'est pourquoi une douzaine de personnes travaillent à la conception des modèles. Un investissement sur le long terme. Ainsi, toutes les connaissances acquises en matière de recherche et développement vont permettre à Ecodas de se lancer sur un nouveau créneau : les déchets d'abattoirs. Une nouvelle machine devrait sortir des ateliers roubaisiens dans l'année. Une diversification qui réjouit le dirigeant :
«Détruire des matières premières ? Quel gâchis ! »
ECODAS Repères
ACTIVITE: Fabrication de machines pour la destruction des déchets hospitaliers
VILLE: Roubaix (Nord)
FORME JURIDIQUE: SAS
DIRIGEANT: Jeff Squalli, 44 ans
ANNEE DE CREATION: 2000
EFFECTIF: 22 salariés
CA 2008: 7,5 MEuros
RESULTAT NET 2008: 1 MEuros
CA 2009 : 6,8 MEuros
RESULTAT NET 2009: NC