Compétitivité: clubs de foot 0 entreprises 0
14 millions d'euros, c'est le salaire net annuel de la nouvelle recrue du club de foot parisien, Zlatan Ibrahimovic. Quand Thiago Silva, autre nouvel embauché du PSG, petit joueur, n'empochera que 7 ou 8 millions d'euros. Des sommes qui font tourner les têtes et les langues. Des voix, notamment au sein du parti socialiste, s'élèvent pour critiquer ces salaires mirobolants. Mais après tout, si le PSG est capable d'aligner et de rentabiliser les sommes astronomiques mises sur le tapis pour acquérir ces joueurs, c'est son problème. Par ailleurs, Zlatan Ibrahimovic devenant ainsi un résident fiscal français, lui, ou son club, paiera des impôts, beaucoup d'impôts. De 50 à 65 millions d'euros (impôts et charges sociales), selon les sources, pour le seul joueur Zlatan Ibrahimovic, et ce, si la taxation à 75 % des hauts revenus est instaurée. Une bonne nouvelle pour les finances publiques! Plus gênantes sont les tergiversations du gouvernement concernant la taxation de ces professionnels du football. Pendant la campagne électorale, François Hollande avait nuancé ses propos sur la taxation des plus riches, assurant que les footballeurs seraient en partie épargnés via un mécanisme de «lissage». L'argument de la compétitivité des clubs français ayant trouvé un écho favorable auprès du candidat à la présidentielle. Et la compétitivité de nos entreprises, premier employeur de France? Un certain nombre de réseaux de chefs d'entreprise est pourtant monté au créneau pour l'alerter sur les conséquences néfastes de l'alourdissement de la fiscalité pour les entreprises. Il faut croire qu'ils n'ont pas su brandir les bons arguments, au vu notamment de la loi de finances rectificative pour 2012 (lire article p. 10). Pour revenir à nos moutons, euh, à nos footballeurs, ils semblent avoir perdu le match de la fiscalité: Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a assuré, mi-juillet, que les sportifs n'échapperont pas à la nouvelle tranche d'impôt de 75 %.