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Cloud computing: démêler le vrai du faux

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«L'informatique dans les nuages»... Une expression poétique pour parler d'externalisation des données et des applications informatiques chez un prestataire. Promesses de sécurité, d'économies ou d'utilisation rationalisée, le cloud est à la mode. Revue de détail.

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1. Le cloud computing, c'est plus sûr

Sur le papier, il y a de fortes chances pour que le prestataire que vous aurez choisi soit plus à même que vous de gérer la sécurité des données et des applications qu'il héberge pour votre compte. Les ténors du secteur disposent, en effet, de moyens techniques et financiers garantissant une sécurité optimale et, dans tous les cas, supérieurs à ce qu'une petite entreprise peut se payer seule. Les opérateurs comme Google Enterprise et OVH s'engagent sur des taux de sécurité et de fiabilité approchant les 100 %. Pour autant, « le chef d'entreprise ne parvient pas toujours à percevoir le niveau de sécurité proposé par ces prestataires, indique Renaud Biboud, directeur technique de Deny All, entreprise spécialisée dans la sécurité informatique. Il arrive fréquemment que les opérateurs sous-traitent la sécurisation du cloud. La visibilité sur les moyens mis en oeuvre pour garantir la protection les données est souvent limitée. » Renseignez-vous sur la localisation physique des serveurs qui hébergeront votre compte.

Au-delà des problèmes de fiabilité que vous pourrez rencontrer sur des serveurs situés au f in fond de l'Indonésie, vérifiez que le prestataire sélectionné est en accord avec la réglementation européenne sur les données informatiques.

Cyril Grira, responsable grands comptes, Google Entreprise

« Migrez en douceur vers le cloud en agrégeant les services au fur et à mesure de l'adoption des outils par les salariés. »

2. Le nuage, un moyen de faire des économies

Même si la conclusion peut paraître hâtive, il est clair que le cloud computing vous permet de maîtriser vos coûts. Quant à faire des économies, c'est une autre affaire. Le modèle économique du cloud, c'est le «pay as you go». En d'autres termes, vous ne payez que ce que vous utilisez vraiment, en termes de services et de bande passante.

Par ailleurs, à investissement égal, il est probable que l'arsenal de logiciels dont vous disposez soit supérieur à ce que vous aviez avant d'avoir recours au cloud. A titre d'exemple, l'offre Google Entreprise est commercialisée à hauteur de 40 euros HT par an et par utilisateur. C'est la solution de base à laquelle l'entreprise peut, à sa convenance, ajouter des services à la carte. Idem chez Orange, qui vient de lancer son offre Cloud Pro. L'opérateur téléphonique a sélectionné un certain nombre de partenaires (Cegid, EBP, etc.) capables d'apporter des solutions en ligne aux TPE et PME dans différents domaines (archivage, suivi des ventes, etc.), qui bénéficient alors d'un seul interlocuteur et d'une seule facturation. Au gré des besoins, les entreprises peuvent ajouter des applications, moyennant finance.

Si l'externalisation des données semble rentable, Hélène Caraux, chef de projet web pour OVH, relativise: « Cette pratique élimine surtout les pics de coûts au démarrage, puisque l'investissement est lissé dans le temps. Par ailleurs, elle évite les surprises, étant donné que le financement est plus linéaire, ce qui est souvent rassurant! »

Laurent Clerc, responsable offre datacenter, Nec IT

« Les délais de migration vers un nouveau prestataire sont importants. »

3. Le cloud, réservé aux grosses entreprises

Bien au contraire. Le principal atout du cloud computing, c'est d'appliquer une rationalisation industrielle de l'informatique, en s'adressant à des milliers de clients. « Chez Google Entreprise, nous comptons près de trois millions de clients, qui ont tous le même niveau et la même qualité de service, quelle que soit leur taille », affirme Cyril Grira, responsable grands comptes chez Google Entreprise. Par ailleurs, le nuage vous permet d'utiliser en interne des machines moins puissantes, puisque vous avez externalisé le stockage des données et des applications. Cela vous permet aussi de limiter le poids du renouvellement et de l'entretien du matériel, autant de charges dont les PME apprécient de se défaire. Mais, comme le précise Laurent Clerc, responsable offre datacenter chez Nec IT, fournisseur de solutions serveur et stockage, « il ne faut pas voir le cloud comme un moyen de dissimuler les problèmes que l'on ne veut pas voir ou qui font peur (comme la sécurité) ».

4. Tout migrer sur le cloud, la panacée

Ne brûlez pas les étapes. « La modularité de cette pratique permet un déploiement progressif, explique Hélène Caraux (OVH). La démarche consiste à réaliser un audit interne des besoins, avant d'étudier les offres des prestataires pour trouver la solution qui permettra une mise en place rapide et une montée en charge régulière. » Au-delà de cette démarche prudente, Cyril Grira (Google Entreprise) évoque « la possibilité de migrer en douceur vers le cloud, en agrégeant les services au fur et à mesure de l'adoption des outils par les salariés ». Ce spécialiste recommande de commencer par la messagerie électronique puis d'activer peu à peu d'autres services.

CE QU'IL FAUT RETENIR

- Le cloud permet aux PME d'accéder à des niveaux de sécurité, de fiabilité et de service difficilement atteignables autrement.
- Plus qu'une véritable économie, l'externalisation des données permet surtout une meilleure maîtrise des coûts informatiques.
- L'externalisation doit se faire progressivement, avec l'ajout de services au fur et à mesure de l'assimilation des fonctionnalités déjà à disposition par les salariés.

Hélène Caraux, chef de projet web, OVH

« Le cloud computing permet de lisser l'investissement dans le temps. »

5. Un bon contrat préserve des risques

En externalisant votre service d'information, les e-mails et autres applications, vous confiez à un prestataire ce que vous avez de plus précieux. Un contrat qui stipule les modalités d'usage du cloud et les garanties offertes par l'opérateur est donc essentiel. Cependant, s'il permet de formaliser la transaction, il n'est en rien une garantie que le prestataire tienne ses promesses! « L'essentiel est de pouvoir faire confiance à votre interlocuteur, puisque même avec un contrat parfaitement bordé, en cas de dysfonctionnement, c'est toute l'entreprise qui risque d'être désorganisée, souligne Laurent Clerc (Nec IT). Les conséquences peuvent être très préjudiciables, puisque les délais de migration vers un nouveau prestataire sont importants. Et la démarche coûte très cher! »

Ayez également en tête qu'en misant sur le nuage, la qualité de votre connexion internet est capitale. C'est le seul lien qui vous relie à vos données et applications. Assurez-vous que la bande passante sera à la hauteur de vos ambitions...

 
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JOSE RODA

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