Baisse des charges et hausse de la TVA pour plus de compétitivité
« Arrêter la glissade, arrêter le décrochage, soutenir l'investissement»: telle est l'ambition du rapport Gallois avec ses 22 mesures visant à renforcer la compétitivité de l'industrie française, en régression depuis les dix dernières années. Et le gouvernement n'a pas tardé à livrer ses arbitrages après étude du rapport. Le Premier ministre a dit souhaiter reprendre la quasi-totalité de ce rapport. Parmi les principales mesures retenues dans son «pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi», le gouvernement a annoncé un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour les entreprises. Cette mesure, financée par une hausse de la TVA, concernera les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le Smic et sera étalée sur trois ans, à hauteur de 10 milliards en 2013, augmentés de 5 milliards les deux années suivantes. La mise en place de ce dispositif devrait ainsi représenter une baisse de 6 % du coût du travail. Le gouvernement ne va donc pas aussi loin que ce que préconisait le rapport Gallois qui prévoyait une mise en place plus rapide, entre un et deux ans. Les marges dégagées grâce aux mesures décidées par le gouvernement devront servir à financer la R & D.
Ces mesures devraient être financées pour moitié par une hausse de la fiscalité. La TVA devrait ainsi être portée de 19,6 % à 20 % à compter du 1er janvier 2014. Quant au taux réduit de 5,5 %, il serait ramené à 5 % et le taux intermédiaire de 7 % passerait à 10 %. Le gouvernement a également évoqué de nouvelles économies dans les dépenses publiques en 2014 et 2015.
Le gouvernement a par ailleurs affirmé sa volonté de répondre aux besoins de trésorerie des entreprises avec la création d'un fonds de 500 millions d'euros pour « garantir aux PME et ETI l'accès aux financements dont elles ont besoin », a affirmé le Premier ministre. Le pacte national pour la croissance évoque également un plan d'action pour lutter contre l'allongement des délais de paiement. Cette mesure sera insérée dans la loi sur la consommation début 2013.
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La compétitivité vue par les chefs d'entreprise et les Français Un chef d'entreprise sur deux estime que sa société est moins compétitive que celles de ses concurrents étrangers. Tel est l'un des enseignements de l'enquête réalisée par Ipsos auprès des entreprises à fort potentiel de croissance du réseau Oséo Excellence, en octobre 2012.
Pour 73 % des dirigeants interrogés, le principal obstacle à leur développement reste la compétitivité au niveau des coûts. Outre le coût du travail, du crédit ou des matières premières, ils pointent également le poids des réglementations et du cours de l'euro. Selon 27 % d'entre eux, c'est d'abord le renforcement de la compétitivité hors coût (qualité et innovation des produits et services, productivité et qualification des salariés) qui demeure prioritaire.
Autre sondage auprès des Français, cette fois. Harris Interactive a mené une étude en ligne en novembre pour Le Figaro suite au rapport Gallois. On apprend ainsi que près de trois Français sur quatre (72 %) estiment que les entreprises françaises ne sont pas compétitives aujourd'hui. Quant au rapport Gallois, connu, plus ou moins précisément, de neuf Français sur dix (88 %), il permettrait, via les différentes mesures préconisées, d'améliorer la compétitivité des entreprises (77 % des répondants), voire de réduire le chômage (57 %), mais pas d'améliorer le pouvoir d'achat (seulement 36 %), ni de réduire les inégalités sociales (27 %).