Acheter du matériel informatique reconditionné

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Votre entreprise est en pleine croissance et vous allez bientôt déménager dans des locaux plus grands. Pourquoi ne pas en profiter pour homogénéiser votre parc informatique? Mais racheter des unités centrales et des écrans plats coûte cher. Une solution: acheter du matériel informatique reconditionné. Ces ordinateurs d'occasion, réparés et débuggés, sont une alternative au marché du neuf. «Les PC reconditwnnés sont testés, rénovés et garantis d'un à trois mois selon la qualité des produits», explique Stéphane Contrepois, dirigeant de Ckado.com, m site internet spécialisé dans la vente de produits de seconde main. Surtout, le coût des ordinateurs reconditionnés est très alléchant. «Concrètement, pour le prix d'un PC neuf, vous pouvez en acheter deux, voire trois d'occasion», assure Sylvain Couthier, président d'ATF, l'un des acteurs spécialisés dans la revente d'ordinateurs d'occasion. De plus, compte tenu du rythme de renouvellement du matériel informatique, qui entraîne une obsolescence rapide des ordinateurs de bureau, les distributeurs de matériel reconditionné disposent de stocks assez importants pour équiper les grands comptes. Donc, a fortiori les PME. En clair, même en n'achetant pas du neuf, vous pourrez obtenir un parc informatique entièrement homogène. Une véritable aubaine. Car la maintenance de parcs dépareillés est à la fois coûteuse et compliquée.

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STEPHANE CONTREPOIS, dirigeant de Ckado.com

Les PC reconditionnés sont testés, rénovés et garantis.

Reste que le reconditionnement présente aussi quelques inconvénients. Sachez tout d'abord que la plupart de ces ordinateurs ont au moins un an d'ancienneté. Un inconvénient de taille? Pas forcément: «Tout dépend des besoins de l'entreprise, explique Sylvain Couthier. Une PME travaillant dans un secteur de pointe, comme la recherche par exemple, aura besoin d'ordinateurs puissants et extrêmement récents. Elle devra donc acheter du neuf.» Mais pour des tâches courantes, comme du traitement de texte ou l'envoi d'e-mails, la durée de vie du matériel est de six à sept ans. Les PC reconditionnés font donc parfaitement l'affaire. «L'offre reconditionnée est largement suffisante pour faire de l'administratif ou de la bureautique», confirme Stéphane Contrepois, de Ckado.com. Le revers de la médaille concerne, en fait, la garantie des produits. Si, sur du neuf, les constructeurs garantissent les ordinateurs jusqu'à trois ans, les distributeurs qui vendent les PC de seconde main n'offrent guère plus d'un mois de garantie. Vous devrez donc faire appel à un autre prestataire pour la maintenance de votre parc informatique. Une donnée dont vous devrez tenir compte dans vos calculs budgétaires. Vérifiez aussi que la licence de votre système d'exploitation est en règle. Sinon, vous devrez la racheter pour pouvoir bénéficier des dernières mises à jour du logiciel. N'hésitez donc pas à poser la question à votre distributeur. Cela vous évitera des mauvaises surprises.

Le problème Vista?

Autre hic: l'achat d'ordinateurs reconditionnés peut être problématique à la suite du récent lancement de Windows Vista, la nouvelle version du système d'exploitation de Microsoft, «qui nécessite des unités centrales très puissantes (2,4 Ghz) et donc particulièrement récentes», indique Sylvain Couthier. Toutefois, dans les faits, très peu d'entreprises françaises ont déjà migré sur ce système d'exploitation, qui pose de nombreux problèmes de compatibilité avec les imprimantes notamment. «La migration des PME sur Windows Vista ne devrait pas avoir lieu avant 2010», prévoit le président d'ATF. Dans l'immédiat, le marché du reconditionné reste donc une alternative intéressante pour qui veut s'équiper à petits prix. A vous de peser le pour et le contre.

AVIS D'EXPERT

Il ne faut pas acheter n'importe quoi en reconditionné
KARIM SANI, p-dg Vokto, société de conseil informatique à destination des PME
Pour Karim Sani, p-dg de Vokto, une société de conseil informatique, il peut être intéressant pour une petite entreprise, de s'équiper en matériel reconditionné «à condition de ne pas acheter n'importe quoi». Selon lui, «la formule peut permettre à des PME d'accéder à des équipements très coûteux, des serveurs ultra-puissants par exemple. Elle peut être également une bonne solution pour des équipements de faible valeur - comme des unités centrales, parfois vendues quelques dizaines d'euros - pour lesquels la garantie n'a pas d'importance et qui seront jetés à la moindre panne.»
Mais, pour les postes de travail classiques, Karim Sani est plus dubitatif: «Les bonnes affaires sont rares et partent comme des petits pains. Dès que l'on repère un lot compétitif, il faut l'acheter sans hésiter.»