Présidentielle 2017 : les patrons attendent les candidats sur la fiscalité des entreprises
Publié par Amélie Moynot le | Mis à jour le
Les patrons plébiscitent François Fillon, souhaitent que la fiscalité des entreprises soit mise au centre de l'action du prochain président, même s'ils expriment une inquiétude vis-à-vis des réformes. Le détail de leurs aspirations dans une enquête CESI/Ipsos/Le Figaro dévoilée en janvier 2017.
François Fillon, candidat préféré des patrons. C'est du moins la tendance que dessine, à moins de six mois de l'élection présidentielle, l'Observatoire social de l'entreprise1 du CESI, groupe d'enseignement supérieur et de formation professionnelle, rendu public lundi 16 janvier 2017.
En effet, le candidat de la droite a été jugé le plus crédible pour relancer la croissance et l'emploi, par 40 % des dirigeants interrogés. Ce qui en fait l'homme politique le plus plébiscité par les répondants. Il est suivi par Emmanuel Macron (8 %) et Marine Le Pen (4 %). La question était ouverte et les autres candidats n'apparaissent pas dans les réponses.
Un résultat qui s'inscrit dans un contexte de manque de confiance à l'égard des élus. Car si le vainqueur à la primaire de la droite se détache, les chefs d'entreprise sont, dans le même temps, près d'un tiers (32 %) à estimer qu' " aucun " candidat n'est en mesure d'agir pour la croissance. "Aucun leader politique ne semble convaincre une partie des acteurs du monde de l'entreprise dans le domaine de l'économie, de la croissance et de l'emploi, alors même qu'il s'agit d'une des principales préoccupations de l'opinion", analyse le CESI.
La fiscalité des entreprises, priorité des patrons
Reste que les dirigeants ont des attentes vis-à-vis du prochain président. Ainsi, pour une très grosse majorité d'entre eux (69 %), les réformes du prochain quinquennat devront principalement porter sur la fiscalité des entreprises. Viennent ensuite, comme sujets de préoccupation, le chômage (31 %) et l'âge de départ à la retraite (28 %).
Les thèmes à aborder en priorité lors du prochain quinquennat selon les chefs d'entreprise
La fiscalité des entreprises est, de loin, le sujet qui préoccupe le plus les dirigeants.
Source : CESI/Ipsos/Le Figaro, 2017
Des attentes entre patrons et salariés qui diffèrent
Point saillant de l'enquête : ces attentes sont très différentes de celles des salariés. Eux souhaitent, de leur côté, que soient mis en priorité sur le devant de la scène, dans les cinq ans à venir, les sujets des rémunérations (50 %), de l'âge de départ à la retraite (39 %) et de la sécurité de l'emploi (36 %). Ce décalage est d'ailleurs ce qui, sur la totalité de l'étude, a le plus frappé Martial Foucaud, directeur du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po.
"Ces décalages portent en particulier sur le niveau de stress des salariés, la rémunération et l'adéquation au projet de l'entreprise", précise l'expert. En effet, 68 % des patrons se montrent optimistes quant au stress de leurs employés sur les six mois à venir, contre seulement 38 % des salariés. Par ailleurs, ils sont 73 % à juger bonne la situation à l'heure actuelle sur les salaires, contre 45 % des salariés (79 % contre 51 % sur la question de l'adéquation au projet).
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"En France, les entreprises qui créent de la valeur sont celles qui arrivent à projeter les salariés dans une vision, précise Stéphane Rozès, ancien directeur général de l'institut CSA, président de CAP (conseils, analyses et perspectives) et enseignant à HEC et Sciences Po. On peut parler de leadership, non par l'incarnation mais par une corrélation entre les valeurs de l'entreprise, un type de management et un projet d'entreprise". Autant de facteurs qui créent l'engagement.
Et l'ex-sondeur de créer un parallèle entre entreprise et politique. "La France est pessimiste mais les Français vont se ruer aux urnes parce que l'acte même de voter, c'est réactiver ce qu'on a à faire ensemble. Si le pays n'est pas embarqué dans une finalité, la réforme ne peut pas fonctionner. La réforme n'est pas une fin mais un moyen au service d'un projet".
6 mesures jugées efficaces par les chefs d'entreprise pour relancer la croissance
Trois chefs d'entreprise sur quatre pensent que la réforme de l'assurance-chômage par la révision à la baisse des allocations chômage pourrait servir la croissance française.
Source : CESI/Ipsos/Le Figaro, 2017
1 Observatoire réalisé par Ipsos pour le CESI en partenariat avec Le Figaro. Enquête menée auprès de 406 chefs d'entreprise toutes tailles et tous secteur d'activité, interviewés par téléphone du 12 au 22 décembre 2016, et de 1000 salariés du secteur privé, interrogés par Internet du 13 au 20 décembre 2016. Les résultats ont été rendu publics en janvier 2017.