"Mon mode de vie s'oppose à celui des épicuriens", Anthony Bourbon
Publié par Julien Ruffet le - mis à jour à
Anthony Bourbon fonde la foodtech Feed en 2017 et enregistre plus de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019. Méritocrate dans l'âme, il est parrain de French Tech Tremplin en 2020 et participe à la saison 2 de Qui veut être mon associé. Le business angel se confie à Be a Boss sur son quotidien...
Pro
Donner l'exemple et inspirer
J'essaye d'être un manager juste et non bienveillant, un mot propre aux grands groupes. Je veux pousser les collaborateurs vers le haut pour qu'ils atteignent leur potentiel maximum. Cela passe par des échanges humains afin de développer des objectifs personnels. Ils sont alors enclins à faire des propositions et cela crée des débats et de la valeur. Je donne donc de l'autonomie, sans fliquer. Il est inutile de demander à quelle heure partent et arrivent ses salariés ! L'importance, c'est que chacun prenne du plaisir tout en suivant les problématiques internes. Fonder une entreprise, c'est changer de métier.
Au début, le fondateur fait tout seul, puis il recrute pour déléguer et enfin manager. J'essaye de bien m'entourer pour savoir gérer une grosse équipe. Il faut donner l'exemple et inspirer pour que l'équipe aie envie de travailler. Je ne fais pas de déjeuner à 100 euros. J'applique aux autres ce que j'applique à moi-même. La transparence est primordiale. Nous avons un planning automatisé qui fonctionne toujours de la même manière. Par exemple, nous faisons chaque lundi après-midi une réunion d'équipe. Sur le plan personnel, c'est pareil, toutes mes interviews sont le mardi après-midi. Le but ? Ne pas avoir de secrétaire et gagner en cohésion.
"Mon modèle de vie s'oppose à celui des épicuriens."
Perso
Le plus minimaliste possible
Ma vie professionnelle et ma vie personnelle sont liées. C'est souvent en réfléchissant le soir dans mon lit (au calme) que les idées me viennent. Je travaille dur et Feed m'occupera pendant les cinq années à venir. Toutefois, il est possible que dans deux ans, je parte faire le tour du monde. Tout fonctionne par cycles ! Pour l'équilibre, je pèse toujours les plus et les moins avant de faire un choix. C'est aussi pour cela que j'essaye de trouver le plaisir ailleurs que dans la détention : je suis très ascétique et m'oppose aux modes de vie des 'kiffeurs' et des épicuriens. Être minimaliste, c'est refuser la dépendance à l'argent et au confort. Chez moi, il n'y a rien qui puisse être source de plaisir, alors pas de chocolat ni de coca. Je vis dans un 40 m², je n'ai pas besoin de plus. Dans l'alimentation c'est pareil, je ne mange que des barres Feed et des plats préparés. Un compagnon ? Mon Kindle. Je lis 50 livres par an. Cela me cultive sur des sujet historiques ou sociétaux en lien avec la lutte de classes. J'écoute aussi des podcasts américains. Souvent, ils ont une longueur d'avance sur l'Europe. En ce moment, je me passionne pour la blockchain qui pourrait être à la base de mon prochain projet.