Les retards de paiements passent sous les 11 jours
Publié par Pierre Lelièvre le | Mis à jour le
Les retards de paiements diminuent et franchissent la barre des onze jours, selon une étude du cabinet Altares publiée jeudi 14 septembre 2017. Une première depuis près de trente ans.
Une bouffée d'air bienvenue. Les retards de paiements diminuent et sont limités en moyenne à onze jours au deuxième trimestre, d'après l'étude trimestrielle de la société Altares, publiée jeudi 14 septembre 2017. Dans le détail, ils s'établissent même à 10,93 jours. Un passage sous la barre des onze jours attendu depuis longtemps par les entreprises.
En 2015, (2e trimestre), le délai moyen de retard de paiements se situait à 13,6 jours. Pour le directeur des études Altares, Thierry Millon, la baisse des retards de paiements "traduit un changement des comportements", bien qu'il note une dynamique"lente".
Chez nos voisins européens, l'Allemagne est devancée par les Pays-Bas avec 5,9 jours contre 6,8. La France suit en troisième position. Globalement, le seuil européen s'établit, quant à lui, à 13 jours.
Pédagogie et sanctions
Cette tendance positive pour la trésorerie des entreprises s'explique tout d'abord par la reprise généralisée de l'économie. Reprise de la consommation, carnets de commandes en hausse, baisse des taux d'intérêts favorisent l'amélioration des comportements en matière de paiements des factures, quand là où la situation économique des entreprises s'avérait plus compliquée, les délais de paiements s'allongeaient.
D'autre part, c'est également sous l'impulsion de davantage de prévention et de répression que les délais de paiements raccourcissent. "Certes les sanctions qui ont accompagné la prévention ont permis de faire évoluer les habitudes, note Thierry Millon. [...] Le quart des dirigeants d'entreprises de toute taille répondent avoir fait évoluer leurs comportements de paiement du fait du renforcement des contrôles."
Il faut dire que les sanctions peuvent parfois être stigmatisantes. Les noms des entreprises sanctionnées sont ainsi divulgués lorsqu'il s'agit d'une grande entreprise ou que l'amende est supérieure à 75 000 euros.
Les artisans bons élèves
Bien que les entreprises publiques améliorent peu leurs efforts de réduction des délais de paiement, c'est dans la sphère privée que les progrès sont les plus notables. Toujours est-il que l'étude met en avant une disparité relative à la taille des entités.
Les artisans s'illustrent particulièrement comme les meilleurs élèves du classement avec des délais moyens de retards de paiement à 8,3 jours. Les SARL (10,8 jours) et les SAS (11,1 jours) se situent dans la moyenne. À l'inverse, les sociétés anonymes mettent en moyenne 12,1 jours pour payer leurs factures.