La minute du boss : Le télétravail, une histoire de confiance avant tout
Publié par Édouard Fleuriau-Chateau le - mis à jour à
La fin du télétravail, mythe ou réalité ? La question divise le monde du travail depuis quelques mois maintenant. Pourtant fin 2020, l'affaire semblait entendue : la majorité des entreprises qui avait dû embrasser le télétravail pendant et après les confinements ne reviendrait pas en arrière.
Cette nouvelle organisation professionnelle, où salariés comme dirigeants semblaient avoir trouvé un équilibre, apparaissait comme un acquis. Quatre ans plus tard, le vent semble avoir tourné : de nombreuses directions d'entreprises remettent en cause le télétravail, le réduisant à une portion congrue, arguant de nombreux problèmes de communication et de productivité. Différentes études prédisent même la fin du télétravail d'ici trois ans[1]. À contrario, les salariés continuent de plébisciter le télétravail ou encore le travail hybride. Une étude de l'APEC indique même que près d'un cadre sur deux démissionnerait en cas de suppression du télétravail[2]. Et l'approche des Jeux olympiques de 2024 relance le débat sur le télétravail pour les travailleurs franciliens.
Aujourd'hui, il est essentiel de trouver une solution commune permettant d'associer productivité, motivation et travail à distance. Toute la question est de savoir si les problèmes soulignés sont liés à la distance physique ou bien aux techniques managériales traditionnelles qui deviennent obsolètes face aux changements de la société. De ce fait, n'est-il pas temps de repenser et d'adapter la gestion d'équipe aux nouvelles demandes des salariés et de mettre en avant la confiance employeur-employé ?
Le télétravail, un modèle à perfectionner.
L'élément perturbateur majeur selon les dirigeants serait la régression de la communication entre les salariés. La disparition des échanges informels, l'intégration plus longue des nouveaux employés, stagiaires et apprentis, ou encore les difficultés rencontrées par les managers pour motiver leurs équipes seraient les éléments les plus impactés. De nombreuses études mettent en avant que la principale conséquence de ce manque d'échange serait une réduction considérable de la productivité des salariés.
Face à cela, les employés sont nombreux à s'opposer à cette idée et à mettre en avant les avantages que procure ce système. Libérés du temps de trajet et des transports, ils sont à la fois moins stressés et fatigués, et à la fois plus libres sur l'organisation de leur vie professionnelle et personnelle. À distance, ils sont également amenés à gagner en autonomie et se sentent valorisés grâce à la confiance que leur porte leur manager. En définitive, travailler à distance, même partiellement, améliore leur efficacité, leur santé mentale et leur engagement envers l'entreprise.
Et les bénéfices sont aussi tangibles pour les organisations. En acceptant la mise en place du télétravail ou du travail hybride, elles ont une zone géographique de travail plus étendue, ce qui leur ouvre davantage de possibilités de recrutement. Les entreprises augmentent également la fidélisation de leurs employés et la conservation des talents. En effet, le travail à distance requiert une importante honnêteté réciproque entre l'employeur et l'employé. Ainsi valorisé et mis en confiance, le salarié s'épanouit plus largement et demeure plus longtemps au sein de la même entreprise.
Lien de confiance, technologies adaptées et communication : les clés du succès ?
Dorénavant, grâce aux nouvelles technologies plus performantes et plus fiables, les échanges à distance sont beaucoup plus faciles et fluides. Les messageries instantanées, les outils de gestion de projets en ligne, ou encore les solutions de visioconférence permettent aux collaborateurs de communiquer à tout moment et de travailler en concertation. Ainsi, ces dernières rendent le travail à distance tout aussi efficace que lorsqu'il est localisé dans les bureaux. Associées à un cadre de travail fixe, avec des règles claires déterminant des horaires de présence et préservant le droit à la déconnexion de chacun, elles contribuent à la pérennisation du lien entre les salariés. Au même titre que la programmation de temps informels communs qui contribuent à conserver un bon esprit d'équipe au sein de l'entreprise.
Mais cette organisation ne fonctionne que si l'équipe managériale repense ses techniques de management. Il est essentiel que les managers modifient leur approche de la supervision des employés et travaillent avec un niveau de confiance plus élevé et un certain « lâcher-prise ». Il s'agit là de trouver le juste équilibre entre contrôle et accompagnement, pour que chacun trouve sa place et qu'aucun collaborateur ne se sente ni « surveillé » ni « abandonné ». C'est notamment possible en privilégiant un management par objectif, et non par quantité d'heures travaillées. Les équipes encadrantes peuvent alors se concentrer sur les résultats et encourager judicieusement leurs collaborateurs.
Évidemment, s'adapter au télétravail, qu'il soit total ou partiel, oblige les entreprises à repenser entièrement les fondements du management traditionnel utilisé depuis des décennies. Il faut alors former les managers à de nouvelles pratiques, ou encore remanier les outils d'évaluation du personnel. Cela requiert des efforts de management pour les entreprises qui parfois préfèrent renoncer face à l'ampleur du changement. Pourtant aujourd'hui proposer un management moderne est un réel gage de qualité pour le recrutement, la marque employeur et la fidélisation des salariés. Ces derniers ne travaillent plus pour l'entreprise, mais avec l'entreprise.
Édouard Fleuriau-Chateau est le directeur de OneChocolate, une agence de conseil en relations presse et en marketing digital spécialiste des domaines high-tech B2B, lifestyle et fashion depuis 2016. Précédemment, il occupait le poste de directeur de clientèle depuis 2010 au sein de l'agence. Fort de son parcours dans les relations presse et plus particulièrement dans l'univers des nouvelles technologies, il est actuellement à la tête d'une équipe d'une quinzaine collaborateurs. Son expérience lui permet d'offrir à son équipe un management bienveillant basé sur la confiance, l'autonomie et le travail d'équipe.