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Quelles opportunités pour les acteurs de la formation des salariés ?

Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à

Les entreprises ont besoin de former leurs équipes à l'IA, à la cybersécurité ou à la RSE. Ces enjeux sont des opportunités pour les acteurs de la formation, qui pour se démarquer proposent des modules plus divertissants et personnalisés.

Le secteur de la formation se porte bien. En effet, le marché croît depuis plusieurs années. Deux facteurs principaux expliquent cette tendance. Premièrement, la population active française est de plus en plus nombreuse (plus de 30 millions en 2022 contre 27 millions en 2000 selon l'INSEE). De nombreux jeunes arrivent plus tôt sur le marché du travail, tandis que les seniors partent plus tard à la retraite. De plus, moins de la moitié d'entre eux bénéficient d'une action de formation par an (environ 4 salariés du privé sur 10 ont été formés en 2020 selon la Dares). Par conséquent, les opportunités marché sont importantes.

Toutefois, le contexte économique difficile rattrape le secteur de la formation, qui enregistre progressivement des hausses moins importantes. Si les budgets formations restent conséquents, les patrons priorisent le business à la formation. Dans ce sens, les entreprises envisagent la formation comme un investissement plutôt qu'un coût. Les sociétés demandent un ROI aux organismes pour démontrer l'impact et le gain de productivité apportés par les formations. Cependant, la formation constitue toujours un atout pour l'image de l'employeur. Ainsi, former ses équipes permet de se démarquer de ses concurrents lors des périodes recrutements.

Des formations gamifiées et personnalisées

Pour se démarquer dans le secteur, les organismes proposent des méthodes innovantes. De fait, le digital offre de nouvelles possibilités comme l'intégration de la réalité virtuelle ou la gamification des actions de formation (casque VR, escape game). Fini les journées assises dans une salle devant un formateur qui déroule son PowerPoint. Désormais, les modules théoriques utilisent la technologie afin de rendre les formations plus agréables à suivre : "le contenu reste le même mais la façon de le partager est différente", affirme Cécile Béziat, directrice générale déléguée d'Eduform'Action. En outre, les formations sont davantage personnalisées pour s'adapter au profil de l'apprenant, ou de son secteur d'activité.

Quelles opportunités de marché pour les acteurs de la formation ?

Concernant le fond, la formation doit répondre aux attentes des entreprises. En effet, les structures, quelle que soit leur taille, ont besoin de savoirs faire techniques pour assurer le maintien et la montée en compétences de leurs salariés : « le monde bouge et évolue en permanence, les salariés doivent être à jour », analyse la dirigeante. De surcroît, en 2024 de nombreuses sociétés expriment le besoin de former leurs salariés à de nouveaux enjeux comme la cybersécurité, l'IA et la RSE : « les cadres juridiques évoluent et se structurent, les employés comme les dirigeants ont besoin d'être à jour », observe l'experte. Ces besoins offrent de nouvelles opportunités aux organismes de formation.

Parallèlement à ces sujets, les entreprises ainsi que leur mode de travail se transforment rapidement depuis la crise du covid (télétravail, bien-être, équilibre de vie, diversité). Pour répondre à ces impératifs, les dirigeants et les collaborateurs ont besoin de se former : « les organisations se forment pour apprendre à réinventer le cadre de vie au travail », décrypte la dirigeante. Pareillement, la gestion du stress, la santé mentale ou l'hybridation du travail sont des sujets nouveaux.

Cécile Béziat identifie une nouvelle opportunité de marché : la formation des seniors. De fait, la réforme des retraites amène les gens à travailler plus longtemps. « La population des 35-64 ans est 2 fois moins formée que les 25-34 ans », indique Cécile Béziat. Les entreprises vont devoir se pencher sur la question pour maintenir dans l'emploi les salariés entre 55 et 64 ans : « il s'agit d'une tranche d'âge peu adressé pour l'instant », constate la directrice.

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