La revue de presse éco de la semaine (24-28 octobre)
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du lundi 24 au vendredi 28 octobre 2016. Au programme : PLFSS 2017, entreprendre en France, IS, Brexit...
PLFSS 2017 : à la recherche d'un compromis
Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) est arrivé mardi 24 octobre à l'Assemblée nationale pour être discuté par les députés. Les Échos rapportent que deux mesures cristallisent notamment les attentions des parlementaires de la majorité.
Le premier point d'achoppement concerne l'économie collaborative et plus précisément le seuil de revenu à partir duquel l'affiliation au RSI devient obligatoire, fixé à 3 860 euros par le PLFSS. Le rapporteur du texte, Gérard Bapt, qui a déposé un amendement en ce sens, souhaite qu'il soit doublé à 7 720 euros
Le second compromis à trouver entre les députés et le gouvernement concerne la baisse, envisagée par le projet de loi initial, des aides à la création d'entreprise pour les chômeurs (Accre). Limitée aux revenus inférieurs à 38 616 euros par an et dégressive dès 19 308 euros, l'aide pourrait être modifiée pour que la dégressivité ne débute qu'à 28 962 euros.
Forces et faiblesses de la France pour les entreprises
La Banque mondiale a publié son classement annuel "Doing Business" proposant une liste des pays les plus souriants pour les entreprises. Résultat : la France est 29e, soit une place de perdue par rapport à l'année dernière.
Sa principale force ? Offrir aux patrons la capacité de faire du commerce avec l'étranger. Elle est même première en la matière. Le pays est bien classé aussi sur le plan de la résolution des différends commerciaux (ce qui prend en moyenne 395 jours) ou encore des faillites (1,9 an).
En revanche, sur l'obtention de crédit ou les procédures de transfert des propriétés commerciales, elle ne brille pas. En effet, "il faut 64 jours pour enregistrer un titre de propriété, contre 4 au Danemark et 15 aux États-Unis", illustre Le Figaro. Sans compter un taux d'imposition global élevé à 62,8 % - plus du double de celui qui a cours en Allemagne - et une fiscalité complexe pour les entreprises, qui consacrent 139 heures par an aux procédures fiscales.
Une surprise : c'est la Nouvelle-Zélande, détrônant Singapour, qui occupe la première place de ce classement.
Octobre, le mois du découragement pour les chefs d'entreprise ?
Garder le cap et ne pas perdre confiance, même dans l'adversité, c'est le conseil que l'on pourrait donner aux chefs d'entreprise actuellement. Car, d'après un sondage Opinionway commandé par la CCI, le mois d'octobre serait synonyme de perte de confiance pour les dirigeants et d'un enthousiasme en berne. Moins optimistes qu'en septembre de trois points, relève La Tribune, ils sont seulement 30 % à se dire optimistes.
Envers l'avenir, envers leur entreprise et envers le paysage économique français et ce, quelque soit la taille de leur entreprise, d'après les résultats du sondage. Cette baisse de moral n'aurait cependant pas d'impact direct sur les embauches puisque 9% des chefs d'entreprises envisagent d'augmenter leur masse salariale contre 8% en septembre dernier. Ils sont toutefois 85% en octobre contre 87% en septembre à penser conserver des effectifs équivalents en se projetant d'ici à un an.
Parmi les premières attentes de ces dirigeants pour remonter la pente et se sentir plus soutenus figure le souhait de voir les charges réduites (73%) et la baisse de la fiscalité (13%).
IS : vers une assiette fiscale commune pour l'Europe ?
Ce mardi était présenté le projet de directive ACCIS (Assiette Commune Consolidée pour l'Impôt sur les sociétés) à la Commission Européenne. Le but à terme : empêcher les pratiques liées à l'optimisation fiscale en instaurant une assiette sur l'impôt des sociétés dans un premier temps et pérenniser ensuite ce dispositif pour qu'il soit équitablement mis en place dans tous les pays de l'Union Européenne. Dans un deuxième temps, une consolidation devrait suivre pour permettre aux entreprises de n'avoir qu'un seul interlocuteur fiscal à qui s'adresser, basé dans le pays où se trouve le siège social de l'entreprise.
L'idée en toile de fond : éviter l'évasion fiscale vers d'autres pays de l'Union Européenne pour les grands groupes et simplifier les procédures pour les entreprises. La mesure avait déjà été proposée en 2011 puis refusée. Tous les pays ne souhaitent pas voir certaines exceptions fiscales disparaître, relève L'Express dans les propos de Maïr Fereres, du cabinet d'audit et de conseil financier Opsione. La France aurait en tous les cas un gain certain à voir cette harmonisation revue et corrigée à la baisse, car figurant en tête des pays européens avec une fiscalité à 33,3 %.
Brexit : Londres veut faire de l'IS une arme de négociation
Abaisser drastiquement son taux d'impôt sur les sociétés. Voilà la menace brandie par Londres pour peser dans les négociations visant à mettre en place les conditions de sa sortie de l'Union Européenne.
L'idée ? Réduire ce taux à 10 %, contre 20 % actuellement, afin de conserver son attractivité auprès des grandes entreprises (pour mémoire, le taux en Irlande est à 12,5 %, en France, à 33 %).
Une option évoquée dans l'entourage de la Première Ministre Theresa May pour faire pression sur l'UE mais qui pourrait aussi, selon un organisme patronal, coûter cher au pays lui-même : entre 10 et 15 milliards de livres de recettes fiscales.
Les négociations doivent encore se poursuivre sur plusieurs mois. A lire sur Le Figaro.
Après le burn-out et le bored-out, voici le brown-out
Brown-out comme "baisse de courant", c'est le nouveau terme apposé sur un mal qui ronge les salariés, découvert par deux chercheurs en psychologie. Si le burn-out était symbole de décrochage lié à un surmenage au travail et le bored-out associé à l'ennui, le brown-out affecte les collaborateurs qui ont le sentiment que leur emploi n'a aucun sens. Sont plus particulièrement affectées par ce syndrome les personnes qui évoluent dans les milieux des ressources humaines, le management le conseil ou la finance ainsi que les emplois de bureau, soulève le Figaro.
La recherche de sens peut revêtir des aspects différents selon chaque profession toutefois et un emploi qui va à l'encontre de ses valeurs ou de son éthique, un emploi trop répétitif ou jugé inutile par le salarié ou le gérant lui-même peut conduire à un brown-out. Nadia Droz, psychologue spécialiste du burn-out à Lausanne qualifierait elle le mal de "démission intérieure" plutôt que brown-out.
CETA : ce que réserve ce traité contesté aux entreprises européennes
A l'heure où un compromis semble avoir été trouvé en Belgique sur le CETA, projet d'accord commercial entre l'Union Européenne et le Canada - que contestait jusqu'alors la Wallonie - L'Obs dresse la liste, exemples concrets à l'appui, des mesures que contient ce traité, notamment les plus controversées. Le CETA prévoit, notamment, de limiter les barrières non-tarifaires à l'exportation, en mettant en place soit des réglementations communes (jusqu'alors certains produits doivent recevoir une autorisation de part et d'autre de l'Atlantique), soit une reconnaissance mutuelle des réglementations en vigueur soit un échange d'informations. Le risque : la pression des lobbys (par exemple sur les OGM).
Le CETA prévoit également l'ouverture des services publics des pays de l'UE à la concurrence des entreprises canadiennes. Et inversement, concernant les marchés publics. Problème : si les grands groupes peuvent nouer des partenariats pour pénétrer de nouveaux marchés, les PME font face, sur ce plan, à de vraies difficultés. "Pour une PME qui n'a pas les mêmes moyens, ce n'est pas seulement coûteux, c'est tout simplement insurmontable", explique un spécialiste dans L'Obs.
Autre sujet : la baisse des tarifs douaniers. Si elle exacerbe la concurrence, elle pourrait aussi favoriser certains produits européens par rapport à ceux issus de pays tiers (hors UE).
Ça s'est passé cette semaine sur Chefdentreprise.com
Lundi 24 octobre, le Conseil de simplification et le gouvernement ont présenté un paquet de 48 mesures destinées à simplifier les démarches des entreprises. Inscrites dans le choc de simplification souhaité par François Hollande, ces mesures en complètent d'autres. Ce sont au total pas moins de 415 dispositifs qui seront mis en place dans les prochains mois.
Innovation, formation, dialogue social, contrats courts ou encore fiscalité et transmission d'entreprise, l'étendue des annonces vise à faire économiser plus de cinq milliards d'euros aux entreprises.
La rédaction de Chef d'Entreprise vous explique tout : Simplification - 7 nouvelles mesures pour les PME