Médiation du crédit : les saisines ont baissé de 17 % en 2014
Publié par Olga Stancevic le - mis à jour à
Les demandes de médiation de crédit ont baissé de 17% en 2014 selon un rapport publié mercredi 18 mars 2015. Les TPE-PME représentent 97% des dossiers traités par l'organisme.
En 2014, 372 millions d'euros de crédit ont été débloqués grâce à la Médiation nationale du crédit. C'est ce qu'a indiqué Fabrice Pesin, Médiateur national du crédit aux entreprises, en rendant public mercredi 18 mars 2015 les chiffres de son activité depuis 2008.
Il apparaît ainsi que, sur 2200 dossiers instruits en 2014, 58% ont abouti à un succès pour l'entreprise demandeuse. Dans 97% des dossiers traités, le demandeur est une TPE ou une petite PME jusqu'à 50 salariés. Selon la répartition sectorielle, 38% des entreprises qui ont eu recours à la médiation sont des entreprises de services (hôtellerie, immobilier..), 30% d'entre elles appartiennent au secteur du commerce, 17% au BTP et 12% à l'industrie. En 2014, 60% des dossiers portaient sur des montants inférieurs à 50 000 euros et concernaient majoritairement des lignes de crédit à court terme.
Une baisse des saisines synonyme de frilosité
Globalement, les demandes de médiation ont baissé de 17% en 2014. Cette situation s'explique notamment par une certaine frilosité des chefs d'entreprise : face à l'incertitude économique et au manque de visibilité sur les commandes, nombre d'entre eux ont renoncé à investir et donc à solliciter des financements.
D'autre part, le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) a connu une montée en puissance, soulageant la trésorerie de certaines entreprises en difficulté. Enfin, le recul des demandes de médiation peut également s'expliquer par un meilleur accès au crédit des PME, selon les chiffres de la Banque de France. 79% des PME ont notamment obtenu en grande partie ou en totalité, les crédits de trésorerie demandés au quatrième trimestre 2014, selon l'institution financière (contre 93% d'accords pour les crédits d'investissement). Les banques sont ainsi plus enclines à financer les bons projets d'investissement, plutôt que les transmissions ou le colmatage des trous de trésorerie, selon la Médiation du Crédit. La cotation du demandeur reste un critère déterminant, et les PME sont nombreuses à se plaindre de l'importance des garanties qui leur sont demandées (le niveau de garantie exigé en France étant plus élevé que dans les autres grands pays de la zone euro, selon la BCE).