Charges patronales, Code du travail et fiscalité dans le viseur des patrons de PME
Publié par Marion Perroud le - mis à jour à
Quels sont les freins majeurs empêchant les petites entreprises d'accéder au rang d'ETI ? Selon les dirigeants de PME interrogés par le cabinet Sogedev, la lourdeur des charges patronales, du Code du travail et de la fiscalité sont les principales causes de ce mal bien français.
Fin septembre, doit être dévoilé le nom des 40 PME à fort potentiel qui intégreront l'accélérateur de croissance nouvellement crée par le ministère de l'Économie. L'objectif : aider ces PME à accéder au rang d'ETI. En filigrane, un constat sans appel : le cap des 250 salariés est bien souvent difficile à franchir par les entreprises françaises. L'Hexagone compterait ainsi seulement 4200 ETI, selon une étude du cabinet de conseil en financement public Sogedev, publiée le 18 septembre 2014, bien loin des 10 000 dénombrées sur le sol allemand.
Au-delà de l'opération gouvernementale, quels leviers actionner pour accompagner la croissance des PME françaises aujourd'hui ? Les dirigeants de PME interrogés par Sogedev* avancent quatre mesures prioritaires qui leur permettraient de franchir, selon eux, ce plafond de verre : l'allègement des charges patronales (pour 26% des répondants), l'aménagement du Code du travail (24%), la simplification de la fiscalité (23%) et l'allègement des obligations liées au passage de seuil d'effectif (19%).
Le CICE, mal-aimé
S'ils plébiscitent les aides publiques à l'innovation (CIR, CII...) et l'action de Bpifrance, les sondés portent en revanche un regard moins favorable sur la politique économique actuelle. Seul 0,4% des répondants juge le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) "comme l'une des mesures phares du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi", cite l'étude.
Les patrons concèdent néanmoins quelques avancées. Parmi les nouveaux dispositifs les plus pertinents, près du quart d'entre eux pointe le principe de non rétroactivité fiscale, alors que 23 % saluent les mesures en faveur de l'emploi et de la formation. Plus de un dirigeant sur cinq loue par ailleurs la lutte contre l'allongement des délais de paiements comme une initiative pertinente.
Enquête en ligne qualitative envoyée à 5000 PME (760 questionnaires exploitables) et réalisée entre juillet et septembre 2014.