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R-Pur : le masque français qui s'exporte en Asie

Publié par Julien Ruffet le - mis à jour à

En 2016, R-Pur misait sur le masque antipollution pour en récolter les fruits en 2020, pendant la crise sanitaire. Avec une levée de fonds remarquée dans l'émission "Qui veut être son associé ?", la société exporte à présent des masques en Asie. Portrait d'une start-up avant-gardiste.

Les masques font désormais partie de notre quotidien. Ils l'étaient beaucoup moins en 2016, lorsque deux hurluberlus fondaient R-Pur. Aujourd'hui avant-gardistes, leur projet révélait à l'époque une vague de scepticisme. Bien avant l'air "covidique" et la vague "made in China" pour se protéger du virus, les deux vingtenaires éveillaient les mentalités sur une question simple : "Vous habitez à Paris, vous avez des allergies, de l'asthme ?"

Quitter Paris ou porter un masque

Pour Flavien Hello, cofondateur d'R-Pur, une seule réponse : la maladie du Parisien. La raison ? Une qualité d'air médiocre. En effet, 92% de la population mondiale respirerait un air en dessus du seuil de pollution. Lui-même avait d'ailleurs été diagnostiqué comme souffrant de cette atmosphère. "Les médecins m'ont proposé de quitter la ville. Ce qui n'était pas vraiment une solution", confie Flavien Hello. Alors en guise de protection des voies respiratoires, il se penche sur le masque, mais pas n'importe lequel... Celui qu'il créera lui-même.

Après avoir cumulé des études d'art puis d'informatique, Flavien Hello rencontre lors d'un échange à Séoul, Matthieu Lecuyer, son futur associé. Leur retour à Paris révèle leur irritation respiratoire, mais également leur envie d'entreprendre. Ils lient les deux avec une ambition : créer un masque pour une utilisation quotidienne en vélo et scooter. Dès lors, ils se lancent à l'assaut d'industries et d'ingénieurs pour les épauler, conscients du caractère chronophage d'un projet hardware.

"Nous avons rencontré une communauté"

Après avoir récolté 200 000 euros de prêt d'honneur auprès du département Val-de-Marne en 2017, 250 000 euros de prêt bancaire et 200 000 euros de love money en 2018, les deux lancent une campagne de financement participatif pour approuver leur concept. Rapidement, ils rassemblent 300 000 euros de précommande. "Nous avons rencontré une communauté qui avait un besoin précis. Et vue la problématique, les gens devenaient clients à vie, car la pollution existe depuis bien trop longtemps. Elle tue d'ailleurs plus de personnes que la Covid", développe Flavien Hello.

Avec ce puissant départ intervient leur première péripétie : le dépôt de bilan de leur usine partenaire. "Cela a été difficile, mais nous nous en sommes relevés. À présent, nous doublons tous nos suppliers pour nous prémunir de ce genre d'incidents. Nous avons même ouvert récemment notre propre usine à Longjumeau en Essonne", explique le cofondateur.

Les masques sortent des usines avec plusieurs promesses : une protection au-delà de FFP3 et une production à 70% française. L'offre séduit et explose à l'arrivée de la crise sanitaire, se rappelle Flavien : "Nous avons multiplié notre production par six, mais nous n'avons pas pu faire plus !" En 2019, en partie grâce à l'émission Qui veut être mon associé, la start-up lève 2,5 millions d'euros. Une aubaine pour traverser la crise.


45 pays et l'Asie...

Et depuis les ventes s'exportent... Dans près de 45 pays, y compris en Asie. "Nos masques font partie des seuls qui vont de l'Europe vers l'Asie", se réjouit l'entrepreneur. Le positionnement premium de la marque (plus de 100 euros le masque) permet d'évincer une majeure partie de la concurrence, avec un système de filtres liée à une application qui précise au client quand le changer.

Côté distribution, les masques sont disponibles sur le site de R-Pur, mais également chez des partenaires comme la Fnac, Nature & Découverte, Le Bon Marché et des magasins spécialisés. "Nos ventes sont boostées par le bouche-à-oreille, car le produit se recommande aisément. Pour les 45% restants, c'est grâce à la publicité sur les réseaux sociaux", précise Flavien Hello.

"Aujourd'hui notre clientèle continue à évoluer. Avec la crise sanitaire qui s'efface, les gens commencent à s'orienter vers les solutions antipollution", développe-t-il . R-Pur poursuit ses innovations, notamment avec des partenariats comme la marque de prêt-à-porter Marine Serre. Avant de se diriger vers une nouvelle levée de fonds d'ici la fin d'année, la start-up révélait la sortie d'un nouveau masque et d'une nouvelle application.

Repères


Fondateurs : Matthieu Lecuyer (31 ans) et Flavien Hello (33 ans)

Alfortville (Val-de-Marne)

SAS > Création en 2016 > 25 salariés

CA 2020 : NC

Unités vendues depuis la création : 70 000 masques

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