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Stéphane Plaza : « Je murmure à l'oreille des parquets »

Publié par Julien Ruffet le | Mis à jour le

Connu pour ses frasques et sa bonhomie, Stéphane Plaza est avant tout un acharné de travail. Derrière cette façade de Zébulon se cache un entrepreneur qui a su prendre des risques pour construire sa réussite télévisuelle et immobilière.

Animateur préféré des Français, acteur, entrepreneur... qu'est-ce qui vous définit le mieux aujourd'hui ?

Un épicurien de la vie. Je suis un homme de 52 ans avec ses qualités et ses défauts. Je dors moins et mes réveils sont plus difficiles. Mais je suis aussi beaucoup plus posé et j'ai plus de recul sur les choses importantes. Surtout, je pense être un homme réalisé et heureux.

Avec toutes vos activités, vous donnez l'impression d'être un acharné du travail. Est-ce le cas ?

Le travail ne me fait pas peur. Pour moi, si vous voulez progresser, vous devez travailler dur. Mes horaires sont peut-être impressionnants pour certains, mais j'ai toujours été habitué à cela. Il est vrai que je peux être obsessionnel car j'aime les choses bien faites. Et je peux, parfois, être insatisfait de mon travail. C'est aussi pour cette raison que je ne veux rien laisser au hasard.

Est-ce que vous déléguez ?

Oui. J'ai appris à m'appuyer sur des personnes de qualité. C'est d'ailleurs important de les rémunérer à leur juste valeur et de leur dire régulièrement merci. Mais je dois avouer que je n'aurais jamais imaginé réaliser tout ce que j'ai accompli aujourd'hui.

Quel a été votre parcours professionnel avant votre première émission sur M6, en 2006 ?

J'ai fait de brillantes études qui se sont vite arrêtées (rires). Plus sérieusement, je suis un autodidacte de l'immobilier. Avant cela, j'ai exercé plusieurs petits métiers comme vendeur de vêtements dans les trains ou encore vendeur de fleurs. Ensuite, j'ai expérimenté tous les métiers de l'immobilier : de la gestion de copropriétés à la location et la vente, en passant par le syndic. J'ai dû me forger un moral d'acier car j'avais des patrons assez durs, ce qui, finalement, a été une chance pour moi.

Pourquoi ?

Quand vous êtes dyslexique et dyspraxique, vous partez avec un handicap et il faut être blindé. Vous confondez les mots, vous attachez mal vos lacets, etc. Vous devez donc travailler plus que les autres pour que vos projets réussissent. Mais c'est aussi une motivation supplémentaire pour montrer que vous pouvez y arriver en étant différent.

Comment êtes-vous entré dans l'immobilier ?

À cette époque, j'avais le choix entre devenir croupier, secrétaire médical ou faire de l'immobilier dans l'agence de ma cousine. J'ai fait ce choix et j'ai épousé une passion.

Une passion qui vous le rend bien...

Je dis souvent, toutes proportions gardées, que Robert Redford murmure à l'oreille des chevaux et, moi, je murmure à l'oreille des parquets (rires). J'aime regarder les structures des bâtiments, neufs et anciens. Les couleurs, les murs, les ondes et les ambiances me parlent. Par ailleurs, c'est un métier où je ne suis pas enfermé dans un bureau et qui me permet de rencontrer des personnes très différentes les unes des autres.

Vous avez lancé votre franchise en 2015. C'était risqué ?

Tous les projets sont risqués à partir du moment où vous voulez innover. Et c'est peut-être un peu plus risqué quand vous êtes connu, car tout le monde vous regarde. La télévision est un accélérateur, mais c'est vrai dans les deux sens. Le moindre défaut est amplifié, tout comme la moindre qualité. Au début, on a essayé de me dissuader car je voulais casser les codes.

C'est-à-dire ?

Mes agences ne ressemblent pas à des agences immobilières classiques. J'ai misé sur la transparence et l'humain. En clair, j'ai reproduit ce que je fais à la télévision car c'est ma vraie nature. Évidemment, il y a un montage, mais je travaille de cette façon, en jouant sur l'humour et en connaissant par coeur mon métier.

Je voulais donc privilégier l'écoute des autres, car c'est le plus important pour moi.

Et ça cartonne...

Effectivement. Au bout de 7 ans, nous sommes l'agence immobilière de l'année 2020-2021 et 2021-2022. Nous sommes aussi la marque préférée des Français dans la catégorie "réseaux d'agences immobilières" 2022-2023. À noter que nous avons déjà 680 agences sur l'ensemble du territoire, à hauteur de 80 à 100 nouveaux entrants par an. Ma plus grande fierté, c'est que je compte pour les autres réseaux et que nous entretenons de bonnes relations. Nous travaillons ensemble sur les sujets qui touchent notre profession.

Comment choisissez-vous vos franchisés ?

C'est un point important. Si un client est déçu, il n'est pas déçu par l'agence Stéphane Plaza mais par l'image qu'il a de Stéphane Plaza. C'est un problème car tout repose sur mon nom. Nous formons donc les personnes qui nous rejoignent avec des cours de théâtre et nous les sensibilisons à l'écoute du client.

Comment expliquez-vous votre succès ?

On me dit souvent que j'ai une bonne étoile. Pour ma part, je pense que je travaille beaucoup et que j'ai de l'instinct. Je fais confiance aux gens mais je vérifie toujours deux ou trois fois ce qui est fait. Ensuite, je valorise le travail de mes partenaires. Par exemple, j'ai donné 4 % de ma société à mes deux associés pour que nous soyons tous à égalité. Enfin, j'ai la chance d'être bien entouré, à la fois par des personnes qui connaissent très bien la franchise, mais aussi par M6 qui m'a suivi en investissant dans mon entreprise.

Quel est votre secret ?

C'est la bonne éducation de mes parents. Ils m'ont appris le respect des autres et le respect de la parole donnée. Quand je dis oui, je ne relis pas un contrat. Enfin, je le répète, je ne crois qu'au travail. Quand vous travaillez d'arrache-pied, même si c'est plus long, vous obtenez ce que vous méritez. J'ai attendu longtemps pour bien gagner ma vie. Quand j'ai commencé la télévision, je gagnais moins qu'en travaillant dans mon agence. Mais c'était un choix de vie. Le travail et le professionnalisme payent toujours. Et puis, je le redis, je crois toujours en l'humain, même s'il y a parfois de beaux cons (rires).

Comment êtes-vous arrivé sur M6 ?

Je n'ai jamais voulu être à la télévision. J'ai été pris en casting sauvage sur un salon de l'immobilier. Ils m'ont trouvé original car j'étais habillé différemment et j'offrais des apéritifs géants.

Votre parcours d'entrepreneur a commencé à quel moment ?

De façon concrète en 2015. Mais quand vous êtes animateur, que vous avez plus de 25 primes et que vous négociez vous-même vos contrats, vous êtes déjà entrepreneur dans l'âme. Ma grande force, c'est d'être curieux et candide. C'est-à-dire d'avoir les yeux ouverts, de ne snober personne et de m'intéresser à tout.

Qu'est-ce qui est le plus difficile aujourd'hui ?

C'est de prendre une décision rapide, d'être certain que c'est la bonne et de ne pas en changer. Je ne suis pas toujours d'accord avec mes associés, ni avec les personnes qui m'entourent. J'agis à l'instinct et j'essaie de ne pas faire la girouette. Par exemple, je fais de vrais choix sur le contenu de mes émissions, ou bien encore j'ai refusé de tourner pendant le Covid, quand tous les agents immobiliers étaient coincés chez eux. J'ai aussi fait le choix de rester fidèle à M6.

Quel est votre rythme de travail ?

Je travaille entre six et sept jours sur sept. Personne ne veut mon planning. Depuis trois ans, j'ai pris 15 jours de vacances car ça ne m'intéressait pas et je n'en ressentais pas le besoin.

Et votre meilleur souvenir professionnel ?

Les plus beaux souvenirs sont ceux qui allient mon métier d'animateur et mon métier d'agent immobilier. Lorsque, pour Maison à Vendre ou Recherche Appartement, nous prenons en charge des retraités, des jeunes, des personnes seules ou des familles entières se trouvant dans des situations très compliquées, le plus beau moment est celui où nous annonçons la surprise. Nous sentons leur délivrance et, quand ils nous tombent dans les bras, notre mission est accomplie. Je sais pourquoi je fais ce métier.

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