Les TPE, amères face à l'inaction du gouvernement
Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
La cote de popularité de l'exécutif continue de s'enfoncer. Près de neuf patrons de TPE sur 10 déplorent l'absence d'une direction déterminée s'agissant des entreprises. Un manque de lisibilité qui impacte leur motivation et leur décision.
Inquiets, désabusés, méfiants... les adjectifs ne manquent pas pour qualifier l'état d'esprit des patrons de TPE. Selon une enquête Ifop pour Fiducial publiée le 13 mars, 88 % des patrons de TPE déplorent l’absence d’une politique déterminée en direction des entreprises. Ce déficit de lisibilité, auquel s’ajoutent une règlementation du travail considérée handicapante (52% des dirigeants) et un poids des charges fiscales jugé très pénalisant (91%), impacte immanquablement les décisions des entreprises. La création nette d’emplois a chuté de trois points par rapport au dernier trimestre. Le résultat est encore plus préoccupant dans les structures de 1 à 2 salariés et dans l’hôtellerie (-8). Sur l’année 2012, 14% des employeurs ont augmenté leurs effectifs et 19 % les ont réduits.
Peu de perspective de reprise pour 2013
La croissance des TPE est finalement nulle (+0,2 %) pour 2012. "Toutefois, si nous corrigeons ce chiffre de l’effet de l’inflation, on constate que les TPE ont connu une récession l’an dernier", avance l'étude. L’indicateur trimestriel de situation financière se dégrade de cinq points pour atteindre un score historiquement bas (-25) et qui se rapproche des niveaux enregistrés lors de la crise de 2008-2009.
Les perspectives pour 2013 sont naturellement peu optimistes. Ainsi, 6 % des dirigeants interrogés envisagent de réduire le nombre d’employés, contre 7 % qui comptent embaucher. Seules 2 % des entreprises croient à un redémarrage de la croissance française en 2013. En revanche deux tiers des dirigeants la jugent peu probable avant 2015. Toutefois, selon l'Ifop, cette situation ne devrait pas durer et l'indicateur de situation financière devrait "retrouver un solde positif au cours des trois prochains mois".
Etude réalisée auprès d'un échantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), par téléphone du 7 au 21 février 2013.