Un plan pour que l'entrepreneuriat se conjugue enfin au féminin
Publié par Benjamin Edgard le - mis à jour à
Passer de 30 à 40 % de femmes chefs d'entreprise d'ici à la fin du quinquennat, tel est le but du gouvernement avec son plan national lancé le 27 août 2013. Pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin, il mise sur trois axes : la sensibilisation, l'accompagnement et l'accès aux financements.
De plus en plus de femmes chefs d'entreprise ? C'est la volonté affichée par les trois ministres Najat Vallaud-Belkacem (Droit des femmes), Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur et recherche) et Fleur Pellerin (PME, innovation et économie numérique) en lançant un plan national pour l'entrepreneuriat féminin, devant un parterre de femmes chefs d'entreprise, dans les Hauts-de-Seine. Car avec 30 % seulement de femmes à l'origine des créations d'entreprise en France, le gouvernement souhaite inverser la tendance et atteindre la barre des 40 % d'ici la fin du quinquennat. Et pour " que l'entrepreneuriat soit une voie ouverte aux femmes autant qu'aux hommes ", le gouvernement entend alors développer trois axes majeurs.
Sensibilisation des femmes
D'abord, des actions de sensibilisation dans les collèges à partir de la sixième, dans les lycées et l'enseignement supérieur seront élaborées, progressivement, à partir de la rentrée. Pour promouvoir l'entrepreneuriat auprès des étudiants, il sera demandé aux Pôles Étudiants, Entrepreneuriat, Innovation (P2EI) qui accompagnent les étudiants dans leur volonté de créer d'entreprise d'" offrir aux étudiantes des dispositifs d'accompagnement dans leurs projets de création ".
Pour valoriser l'entrepreneuriat féminin, le gouvernement proposera également la création de concours tant au niveau national que local. Par exemple, le concours national de l'entrepreneuriat étudiant (Moovjee-Innovons ensemble) proposera des prix visant à récompenser des projets de créations d'entreprises particulièrement performantes portés par des femmes. Et un site de référence sera créé au mois d'octobre prochain pour celles qui souhaitent reprendre ou créer une entreprise.
Un accompagnement personnalisé
Ensuite, il s'agit de renforcer l'accompagnement des femmes en lançant des plans d'action régionaux, associant divers partenaires comme la Caisse des dépôts et la Banque publique d'investissement, alias Bpifrance. L'enjeu est de permettre aux femmes de trouver notamment des solutions de garde ou encore un local pour installer leur entreprise.
Pour les assister, des réseaux d'accompagnement seront mis en place. Ainsi, dans le cadre du contrat d'objectifs et de performance signé entre l'État et CCI France, les chambres de commerce et d'industrie se sont engagées à favoriser la création d'entreprise par les femmes.
Un meilleur accès aux financements
Enfin, pour faciliter l'accès des créatrices aux crédits, des solutions de financement spécifiques seront mises en place. La visibilité et les moyens du Fonds de garantie à l'initiative des femmes (FGIP) seront renforcés et déployés dans les quartiers. Ce fonds, qui " pour un euro garanti entraîne environ sept euros de prêts bancaires ", voit ses moyens augmenter d'un quart permettant de mobiliser " 30 à 40 millions d'euros de prêts bancaires ", selon la ministre du Droit des femmes.
Une charte signée en septembre avec la Fédération bancaire française s'engage à sensibiliser les conseillers bancaires à l'entrepreneuriat féminin.