Le coût, principal frein au développement de la RSE dans les PME
Publié par Charles Cohen le | Mis à jour le
Si la crise freine moult dirigeants de PME à s'engager dans une démarche RSE, ceux qui relèvent le défi sont souvent animés par des motifs multiples. Et ils en tirent bien souvent des bénéfices concrets pour leur business d'après le dernier baromètre Generali/CSA.
Dirigeant de PME, vous êtes encore réticent à déployer une démarche RSE au sein de votre entreprise ? Sachez que vous n'êtes pas le seul ! En effet, selon une enquête réalisée par Generali et CSA auprès de 400 dirigeants de PME, 68 % d'entre eux ont déclaré que la crise les avait freinés dans la mise en oeuvre de bonnes pratiques environnementales, sociales et sociétales (versus 60 % en 2011). Les dirigeants des plus petites entreprises (de 20 à 50 salariés) sont plus nombreux encore à partager une telle opinion.
Obstacle n° 1 : le coût
Le principal obstacle est de nature financière : un dirigeant sur deux considère le manque de moyens financiers et/ou le coût de la mise en place comme étant un frein très important au développement de ces mesures et un sur trois n'observe pas de retour tangible sur l'investissement. Un tiers évoque également le manque de temps et 37 % la nécessité d'avoir dû gérer durant ces dernières années des questions qui leur semblaient plus prioritaires.
Et pourtant, dans ce contexte difficile, les dirigeants d'entreprises montrent encore un engagement réel en la matière d'après l'étude. Ainsi, pas moins de 81 % d'entre eux pensent devoir davantage s'engager dans le respect des droits fondamentaux de la personne (+ 6 % par rapport à 2011), 72 % dans la santé et sécurité du collaborateur comme dans les conditions de bien-être au travail et 69 % dans l'éthique et la transparence des affaires.
Pour répondre aux attentes des clients
Au delà des bonnes intentions, 59 % des répondants intègrent de plus en plus, dans la pratique, des actions RSE dans la stratégie de leur entreprise : la gestion des déchets (81 % contre 75 % en 2011), la réduction des consommables (80 % contre 67 % en 2011), le recyclage des produits (77 % contre 68 % en 2011) ou encore la sensibilisation des salariés aux problématiques environnementales (70 % contre 58 % en 2011). Enfin, un dirigeant sur quatre a mis en place un reporting sociétal et environnemental et un sur quatre également une démarche d'évaluation ou de certification.
Derrière l'engagement citoyen, quid des motivations concrètes qui animent ces dirigeants "eco-friendly" ? En premier lieu, répondre aux attentes des clients (88 % des répondants), suivie de la volonté de booster la performance économique de l'entreprise et de réduire les coûts de fonctionnement. Un sur deux considère d'ailleurs que la mise en place de telles actions favorise la compétitivité, ce qui leur permet de se démarquer de la concurrence. La réduction et la prévention des risques, l'amélioration de l'image sont considérées comme des motivations importantes par sept dirigeants sur dix. Enfin, la moitié des répondants déclare que les attentes des salariés en la matière reste une motivation très importante.
À l'inverse, l'anticipation d'une obligation réglementaire, la réponse aux attentes des investisseurs, la nécessité d'acquérir une certification ou un label ou encore le fait de s'aligner sur ses concurrents s'imposent comme des facteurs moins motivants pour les répondants de l'enquête. Preuve que toute démarche RSE réussie doit d'abord être choisie avant d'être subie.