L'association qui veut donner un second souffle aux entrepreneurs qui échouent
Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le
Fondée par Dimitri Pivot, un ancien dirigeant, l'association Second souffle se donne pour mission de "démarginaliser l'échec entrepreneurial" afin de permettre à ceux qui ont échoué de rebondir vers la création d'entreprise ou une reconversion professionnelle.
Dimitri Pivot assume l’entière responsabilité de la radiation de Kitecano, sa société de mobilier pour enfants, en 2009. En revanche, ce qu’il n’accepte pas, c’est l’extrême solitude et le désœuvrement dans lesquels il s’est retrouvé à l’époque, lorsqu’il a fallu faire face, puis rebondir.
« L’étiquette de looser vous colle à la peau. On fait peu confiance à quelqu’un qui a échoué. Or, l’échec fait partie de la vie et on oublie trop souvent qu’avant d’échouer, l’entrepreneur a eu le courage d’oser prendre sa vie en main », regrette-t-il.
Valoriser l'initiative
C’est la raison pour laquelle il a fondé en 2010 l’association Second souffle, officiellement en activité depuis cet automne. Sa mission : permettre aux chefs d'entreprises en difficulté d'échanger pour partager et trouver des solutions en vue de recréer ou de retrouver un emploi salarié. Aux côtés de Dimitri Pivot, un autre entrepreneur, Sébastien Branchu, à la tête des magasins Cinebank, société qui a elle aussi connu des difficultés, et son frère Christophe Pivot, conseiller municipal de Buzançais.
Afin de “démarginaliser l’échec”, les fondateurs de l’association ont ainsi rédigé une “Charte éthique et solidaire Second souffle”, fondée sur six grands principes visant à valoriser l’initiative entrepreneuriale. Pour l’heure, trois organisations (deux entreprises et une association) l’ont signé. « Trois autres entreprises se sont également engagées à la signer. L’idée est, à terme, de fédérer une communauté autour des dirigeants en situation d’échec », insiste Dimitri Pivot.
Des “After fail” pour dédramatiser ce tabou
Dès janvier, le président de l’association prévoit par ailleurs d’organiser les premiers jeudis de chaque mois des “After Fail”, sur le modèle des “After work”. Le premier aura lieu le 3 janvier 2013 dans le bar Madame sans gêne (quartier des Batignolles, Paris XVIIe). Là encore, il y voit le moyen d’échanger de manière conviviale autour de ce sujet de société “tabou”. Dans cette même logique, un forum doit être ouvert d'ici quelques jours.
Lui, à 44 ans, a réussi “à retomber sur ses pattes”. Il a été recruté par un grand groupe comme responsable des achats. Fort de son précédent échec, il nourrit néanmoins toujours le même rêve : créer à nouveau sa propre entreprise.