Qui sont ces entreprises qui avalent les start-up françaises ?
Publié par Amélie Moynot le | Mis à jour le
Dans le rachat de start-up et scale-up de la tech en Europe, la part des acquéreurs européens a augmenté de 4 points entre 2015 et 2017. Focus sur les cessions d'entreprise dans ce secteur.
Même si la France est réputée pour offrir un meilleur terrain de jeu aux entreprises qui veulent se créer qu'à celles qui souhaitent grandir, toutes ses pépites ne se font pas racheter par des entreprises étrangères, loin de là.
C'est du moins l'idée reçue que veut battre en brèche une étude1 de la banque d'affaires Avolta Partners sur les valorisations des cessions de start-up et scale-up européennes, dévoilée en janvier 2018, qui pointe un "véritable sursaut" en la matière.
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"Alors même que le marché des cessions est en forte augmentation, la part des acheteurs européens a augmenté de 70 à 74 % entre 2015 et 2017, au détriment des investisseurs américains (22 %) et asiatiques (4 %)", analyse la banque dans un communiqué relatif à l'étude.
Le mode de cession le plus courant est la fusion-acquisition, qui concerne plus de neuf opérations sur dix (91 %), contre 5 % d'IPO et 4 % de LBO. Une tendance qu'Avolta Partners explique par "la faible appétence des marchés boursiers pour la Tech en France, et plus généralement en Europe".
Selon la banque d'affaires, l'Hexagone en devient, toutefois, de plus en plus friand : "depuis cinq ans, ce cercle vertueux [les fonds étant réinvestis dans l'écosystème, ndlr] commence également à se développer en France, même si les montants réinvestis sont plus modestes".
Une faim de "lion"
L'étude dresse, par ailleurs, le portrait-robot des acquéreurs. Elle identifie en premier lieu les baleines (entreprises nées avant 1947) qui, en limitant les risques, cherchent à consolider leurs marges et parts de marché en rachetant des entreprises matures et rentables.
Les lions (nés après 1987), "les plus agressifs", veulent consolider leurs parts de marché ou marges dans le but de créer ou renforcer une situation de leader, voire de monopole. Entre les deux, les éléphants (nés entre 1947 et 1987) réalisent des rachats ou des intégrations pour rattraper leur retard.
Elle passe aussi au crible leurs motivations : consolider ses parts de marché et ses marges - ce type de transaction représente plus de la moitié (55 %) des montants investis en 2017 -, enrichir sa propre offre, ou proposer une nouvelle ligne de produits ou services afin, souvent, d'accélérer sa transformation digitale.
1. Étude "Venture Transactions Multiples" réalisée en partenariat avec Tech.eu et Bpifrance Le Hub portant sur 2429 opérations de tech M&A (fusion-acquisition) en Europe de 2015 à 2017