Hausse des pertes d'emploi des dirigeants au premier semestre 2022
Publié par Julien Ruffet le | Mis à jour le
18 519 entrepreneurs ont perdu leur emploi au premier semestre 2022. C'est l'un des enseignements publiés fin août 2022 dans une étude menée par l'association GSC et Altares. Le chiffre est en hausse de 30% par rapport à la même période en 2021.
Gare au chômage chez les chefs d'entreprise ! Entre le 1er janvier et le 31 juin 2022, ils sont 18 519 à avoir perdu leur emploi. Ce chiffre est révélé fin août 2022 dans l'observatoire* de l'emploi des entrepreneurs, réalisé par l'association GSC et la société Altares. Cette proportion dépasse de 30 % celle de 2021 sur la même période. Ces chiffres éclairent sur la situation des entrepreneurs au quotidien. Ils témoignent également des temps difficiles dans lesquels ils évoluent depuis le déclenchement de la crise sanitaire en 2019.
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La raison de cette massive perte d'emploi chez les entrepreneurs ? L'étude cite en premier lieu le contexte économique actuel agrémenté par la guerre en Ukraine, l'inflation qui impacte le pouvoir d'achat et les soucis d'approvisionnement. L'âge moyen des entrepreneurs ayant perdu leur emploi est de 47 ans. Les plus concernés sont ceux âgés de 31 à 40 ans, ils sont 4 511 et connaissent une hausse de 47,8 % sur un an.
Les entrepreneurs du B to C sont plus de vulnérables
Pour continuer sur ce profilage, les entrepreneurs à la tête de PME de moins de trois salariés sont, eux aussi, particulièrement concernés. Représentant trois quarts des pertes d'emploi, leurs structures s'avèrent être les plus fragiles durant les crises. 88 % des entreprises fermées rassemblent moins de 500 000 euros de chiffre d'affaires, une proportion qui témoigne de la faillibilité des plus petites sociétés. Nous remarquons que les gérants de SARL forment l'essentiel des pertes d'emploi avec 7 755 patrons concernés.
L'étude révèle que les chefs d'entreprise exerçant en contact direct avec les consommateurs sont particulièrement touchés. Un constat que nous pourrions lier à l'évolution des habitudes de consommation depuis la crise sanitaire. Car même si les aides d'État ont permis de traverser la crise, le pouvoir d'achat a lui aussi de féroce conséquence sur la consommation.
Un constat différent selon les régions
Parmi ces dirigeants du B to C, les plus touchés s'avèrent être ceux du secteur de l'hébergement, de la restauration et du débit de boissons. Il recense 2 092 pertes avec une hausse de plus de 60 % par rapport à 2021. Le B to B semble mieux résister, même si le secteur transport et logistique comptabilise 773 pertes d'emploi.
À l'échelle du territoire, la situation s'inverse en 2021. Si cette année-là la proportion de perte d'emploi chez les chefs d'entreprise marquait un recul sur tout le territoire, en 2022 la tendance s'assombrit. En effet, dans les Hauts-de-France, c'est plus de 63 % de perte d'emploi chez les dirigeants au premier semestre. C'est la région la plus touchée avec la Bourgogne-Franche-Comté (43,5 %).
L'Île-de-France et le Grand Est sont les régions les moins touchées, même si elle marque tout de même une hausse par rapport à l'année précédente. L'observatoire révèle que la Corse est le seul territoire à marquer un recul, avec une régression de 1,4 %.