Retraites : les entreprises seront mises à contribution
Publié par Benjamin Edgard le - mis à jour à
Le gouvernement a annoncé, mardi 27 août, dans le cadre de la réforme des retraites : une hausse des cotisations retraites, la création d'un compte pénibilité et le relèvement de la durée légale de cotisation. De nombreuses mesures qui seront à la charge des entreprises.
Les entreprises ne seront pas épargnées par la réforme des retraites. Mardi 27 août, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, après des mois de concertations et deux jours de discussions avec les syndicats et le patronat, a annoncé une batterie de mesures pour réformer le système des retraites. Elles doivent permettre de rapporter 7,3 milliards d'euros en 2020 pour compenser le déficit du régime général (privé/public) et permettre un retour à l'équilibre à l'horizon 2040. Elles seront officiellement présentées le 18 septembre en Conseil des ministres.
Parmi celles-ci, il faut retenir la création d'un compte de pénibilité, un rejet de la hausse de la CSG compensé par une hausse des cotisations retraites, et le relèvement de la durée légale de cotisation de 41,5 ans en 2020 à 43 ans en 2035.
Hausse progressive des cotisations retraites
Dès 2014, les entreprises vont financer la moitié des cotisations retraite, soit 2,2 milliards d'euros d'ici 2020. Les cotisations augmenteront progressivement pour les actifs et les employeurs de 0,15 point en 2014, puis de 0,05 point de 2015 à 2017.
Création d'un compte de pénibilité payé par les entreprises
La création d'un " compte personnel de la prévention et de la pénibilité " va permettre de prendre en charge la pénibilité de certains métiers (travail de nuit, produits chimiques dangereux, charges lourdes, températures extrêmes...) et proposer aux salariés soit des formations pour se reconvertir, soit du travail à temps partiel, soit une fin de carrière anticipée. Coût du nouveau dispositif : 1 milliard d'euros en 2020 et 2,5 milliards d'euros d'ici 2030, totalement financé par les entreprises. Elles verseront toutes une cotisation minimale dès 2016. Et certaines paieront une " surcotisation " en fonction de la pénibilité du travail de leurs salariés.
Des compensations à venir ?
Le gouvernement s'est engagé à compenser dès 2014 la hausse de 0,15 point des cotisations retraites de la part des employeurs. " Nous engagerons une réforme pour que le financement de la protection sociale et de la branche famille en particulier pèse moins sur le coût du travail et donc sur l'emploi ", a précisé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sans préciser toutefois les contours de cet allégement.
Mais cette compensation est loin de rassurer le patronat. " L'assurance que le coût du travail n'augmentera pas en 2014 par le biais d'hypothétiques transferts de charges vers d'autres sources de financement, on aimerait y croire, mais aujourd'hui on n'y parvient pas ", tonne la CGPME. Même son de cloche du côté du Syndicat des distributeurs indépendants (SDI). Il juge qu' " une prochaine baisse du coût du travail n'est pas faite pour rassurer les responsables de TPE et ressemble à une manoeuvre habile pour calmer les revendications des chefs d'entreprise ".