La religion, un sujet de plus en plus intense dans les entreprises
Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
Le fait religieux en entreprise semble de plus de en plus présent et compliqué à gérer pour les dirigeants, même si les cas réellement bloquants sont très peu nombreux, selon une étude de l'Institut Randstad et de l'Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE).
Près d'un quart des managers (23%) déclare rencontrer régulièrement le fait religieux dans leur entreprise, selon une étude de l'Institut Randstad et de l'Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE) publiée mardi 21 avril 2015. Soit presque deux fois plus qu'en 2014 (12%). "Ce résultat pourrait s'interpréter comme une banalisation, les salariés hésitant moins à formuler à leur hiérarchie des requêtes en lien avec leurs croyances ou leurs pratiques religieuses", note l'étude. Il s'agit aussi bien de demandes d'absence pour fêtes religieuses (19%) ou de port ostentatoire d'un signe religieux (17% en 2015, contre 10% en 2014). Les demandes d'aménagement du temps de travail viennent en troisième position (12%).
Des cas bloquants
L'étude note par ailleurs que les cas compliqués à résoudre augmentent. La part des répondants confrontés à des cas conflictuels ou bloquants augmente pour atteindre 6% en 2015, contre 3% en 2014. Les situations les plus complexes à gérer sont à plus de 60 % les menaces d'accusation de racisme ou de discrimination. Viennent ensuite la remise en cause de la légitimité de l'entreprise et/ou du manager à contraindre la pratique religieuse, ou le refus de discuter. L'intervention de tiers extérieurs à l'entreprise pour soutenir une demande du manager (5 % des cas conflictuels) fait son apparition dans les raisons invoquées, alors qu'elle n'était pas citée en 2014.
Si les prières pendant les pauses, ou les demandes d'autorisation d'absence pour une raison liée à la religion sont considérées comme admissibles par une grande majorité des sondés, ils n'admettent pas forcément le refus des tâches pour des motifs religieux, qu'un salarié qui prie pendant la pause demande à d'autres personnes de venir, ou le fait de composer des équipes en fonction de la religion des collaborateurs.
"Il y a donc davantage de tension mais il est important de souligner que dans l'ensemble le contexte reste malgré tout apaisé", conclut l'étude.
Pour aller plus loin sur le sujet :
- Comment gérer les pratiques religieuses en entreprise
Méthodologie : 1358 questionnaires en ligne ont été remplis entre février et mars 2015. 93% des personnes ayant répondu occupent une fonction d'encadrement dont 30% dans le domaine de la gestion des ressources humaines.