Le congé paternité pourrait passer de onze jours à un mois
Publié par Gaëlle JOUANNE le
Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales remis le 7 juin à la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, propose des mesures visant à réduire l'inégalité homme/femme au travail.
L’inégal partage du temps parental et des tâches domestiques constitue le noyau dur de l’inégalité professionnelle. Pour palier ce problème, un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) recommande, entre autres, de mobiliser les hommes. L'auteur de cette étude intitulée “L’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités familiales et professionnelles”, Brigitte Grésy, par ailleurs inspectrice des affaires sociales, l'a remise le 7 juin à la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot.
– créer un congé d’accueil de l’enfant de huit semaines, à partager également entre les deux parents, non transférables et non fractionnables, à prendre à la suite du congé de maternité (raccourci de seize à douze semaines), avec un bonus d’une semaine, en cas de prise intégrale de son congé par le père. Ce bonus est fractionnable et utilisable jusqu’au premier anniversaire de l’enfant. En d'autres termes, la durée du congé du père passerait de onze jours à quatre (voire cinq) semaines tandis que celui de la mère resterait fixé à seize semaines en tout (douze de congé maternité + quatre de congé d'accueil de l'enfant). L'Igas n'est pas favorable à un congé parternité obligatoire ;
– raccourcir le complément de libre choix d'activité (CLCA), la prestation versée par la Caisse d'allocations familiales lors d'un congé parental, à un an (au lieu de trois actuellement), en le rémunérant à 60 % du salaire brut plafonné (contre un forfait allant de 140 à 550 euros par mois environ aujourd'hui). Le but étant d'inciter les pères à le prendre. Ils ne sont que 4 % en 2010.
Syndicats et représentants patronaux sont invités à discuter des modalités de financement de telles mesures avec le ministre du Travail, Xavier Bertrand, le 28 juin. L'État ne compte ni mettre la main à la poche ni contraindre les entreprises à le faire.
Pour “inciter les pères à partager, dès le premier jour, les tâches familiales” la présidente du Medef, Laurence Parisot, souhaite la création d’un congé paternité obligatoire. C'est ce qu'elle a déclaré à l'occasion de la journée des femmes le 8 mars.
Et vous, êtes-vous pour ou contre le congé paternité obligatoire voulu par la patronne des patrons ? Votez sur notre site, dans la colonne de droite de notre page d'accueil. À noter, un débat sur le sujet dans le numéro de juillet-août 2011 de Chef d'Entreprise Magazine.