La productivité d'une entreprise dépendrait de... sa politique RH
Publié par Marion Perroud le - mis à jour à
Hauts salaires, contrats stables, temps pleins… Il existe un lien entre ces différents éléments et la productivité de l'entreprise, révèle une récente étude de l'Insee. Aperçu.
Selon une étude de l’Insee publiée fin février, les politiques salariales des entreprises ne sont pas indépendantes de leurs performances. Les entreprises les plus productives sont celles qui versent les plus hauts salaires, indépendamment de leur taille, de leur secteur d'activité et des caractéristiques de leurs salariés. Ces mêmes entreprises ont également une plus grande stabilité de leur main-d'œuvre.
« Prenez l’exemple des salaires. Pour garantir des hauts salaires, une entreprise doit être plus productive et, pour être plus productive, elle doit embaucher des salariés compétents, ce qui a nécessairement un coût. Tout est une question de priorité », précise l’un des coauteurs de l’étude, Vincent Cottet, rattaché au département des études économiques de l’Insee.
Privilégier sa rentabilité, c'est-à-dire ses marges, ou sa productivité (son rendement) n’a alors pas les mêmes conséquences sur la gestion du personnel.
Basée sur des données collectées en 2007 auprès de 9 000 sociétés françaises de plus de 50 salariés, représentant près de 5 millions de salariés, l’enquête établit ainsi une classification des entreprises selon différents critères (niveau des salaires, types de contrats de travail, secteurs, catégories professionnelles, taille de la structure, rentabilité, écart des salaires…).
Il en ressort que les entreprises les plus productives sont celles qui pratiquent une politique des hauts salaires. Regroupant 16 % des sociétés étudiées, elles sont surreprésentées parmi les grands groupes, notamment dans les secteurs l’industrie et de la construction. « Plus l’entreprise est grande, plus le niveau de salaire est important », commente Vincent Cottet.
Plus des deux tiers des entreprises, dont une majorité de PME, ont tendance à privilégier une stabilité des contrats et des salaires plus faibles. Conséquence, une performance un peu moins élevée que la moyenne.
À l’inverse, les structures recourant surtout à des contrats précaires et une main-d’œuvre très flexible (9 % des cas) enregistrent la plus forte rentabilité pour une productivité néanmoins inférieure à la moyenne. Les secteurs de l’hôtellerie-restauration et du commerce de détail y sont très représentés et affichent des marges supérieures à la moyenne.
« Ces chiffres sont à analyser avec précaution. Il existe dans la réalité d’autres facteurs individuels qui peuvent interférer tels que la motivation du salarié, son expérience professionnelle ou ses compétences-clés », rappelle Vincent Cottet.
Consultez l'étude sur la politique salariale et la performance des entreprises