Comment travailler son leadership
Publié par Charles Cohen le | Mis à jour le
Accroître son influence sur les autres, faire partager une vision, voire insuffler une passion : le leadership constitue une qualité essentielle dont bon nombre de dirigeants demeurent dépourvus. Pourtant, divers leviers peuvent vous aider à réveiller le leader qui est en vous.
Vous êtes un bon manager, oui, mais êtes-vous aussi un bon leader ? Voilà une question qui taraude plus d'un patron de PME, tant le déficit de leadership d'un dirigeant " peut largement affecter l'efficacité d'une entreprise ", rappelle Xavier Martin, enseignant-chercheur chez Novancia Business School. Preuve de l'ampleur d'un tel enjeu : d'après une étude menée par Deloitte et intitulée Global human capital trends 2014, réalisée auprès de 25 000 professionnels dans plus de 30 pays, le leadership s'impose désormais comme une priorité RH urgente et importante pour 86 % des sondés.
Mais pourquoi est-ce si important ? Pour Xavier Martin, la réponse est simple : " Le leadership est la capacité d'un dirigeant à faire partager une vision, autrement dit, à mener ses troupes vers de nouvelles réalités. " Une qualité de taille, qui distingue le leader du strict manager. " À la différence du manager, qui use de son autorité pour encadrer et motiver ses équipes, le leader est capable d'influencer sans être dans le contrôle. Personnage souvent charismatique, il constitue une véritable source d'inspiration pour ses collaborateurs ", développe l'enseignant-chercheur.
Charisme vs leadership
Mais gare à ne pas confondre charisme et leadership, " le premier étant un des multiples piliers du second ", souligne Alexandre Ginoyer, consultant et auteur du livre Développez votre leadership ! (Ixelles éditions). En effet, si le charisme s'impose d'abord comme une façon d'être, le leadership constitue surtout une façon de faire. Il s'agit, par exemple, de savoir conduire des projets collectifs. Vous l'aurez compris, dans l'idéal, tout décideur soucieux de mieux piloter son organisation devrait posséder ces deux qualités. Même s'il est très courant de rencontrer des dirigeants davantage managers que leaders.
" En effet, il est plus aisé d'être un stratège capable de maintenir les bonnes pratiques, de fixer les échéances et de faire accepter les procédures que d'être un visionnaire en mesure d'innover et de développer ", précise Xavier Martin, en rappelant qu'il existe aussi de bons leaders qui se révèlent très mauvais managers. Exemple probant : Steve Jobs, " un chef réputé détestable mais qui a insufflé au sein des collaborateurs d'Apple une passion pour les produits révolutionnaires et la certitude qu'ils pouvaient accomplir l'impossible ", commente l'enseignant-chercheur.
La gageure consiste à exceller dans un rôle comme dans l'autre, tout en sachant jongler, le cas échéant, avec les deux casquettes. " C'est le défi qu'a relevé Jeff Bezos, le patron d'Amazon, en ayant su développer un leadership visionnaire associé à une politique managériale normée et efficace ", indique enfin Xavier Marchand.