Les Pendus partent (aussi) en guerre contre le RSI
Publié par Delphine Collet le | Mis à jour le
Les Pendus, dernier-né des mouvements générés par le ras-le-bol des dirigeants de petites entreprises, fédère des commerçants et artisans contre, notamment, l'opacité du RSI. Le mouvement se répand comme une traînée de poudre dans l'Hexagone.
Plus de 4 000 "like" sur la toute fraîche page Facebook des Pendus, créée fin octobre 2014, et 170 000 personnes touchées en dix jours sur les réseaux sociaux. "Tout le monde se sent concerné par notre ras-le-bol. Il faut savoir que la pendaison est le premier moyen de suicide chez les commerçants!", affirme Emmanuel Cogny, dirigeant du magasin de décoration Manu, l'un des quatre commerçants à l'origine du mouvement. Une phrase choc en forme de cri d'alarme. Le mouvement est parti, à l'origine, du centre-ville de Carcassonne. Les premiers petits patrons à faire entendre leurs voix sont Nathalie Merci, gérante de la chapellerie Emona, épaulée par trois autres commerçants de la rue Aimé Ramond (Monique Teulière, sa mère, Emmanuel Cogny et Claudette Khial).
"Nous sommes des patriotes économiques"
Ce groupement, apolitique et non associatif, réunit les commerçants et artisans qui se sentent étranglés par les charges. Le RSI est la première cible de cette fronde, taxé d'opacité : "On ne sait rien, reprend Emmanuel Cogny. On ne sait pas comment sont calculées les cotisations, les reversions, les indemnités journalières, quelle est la part du social, etc."
C'est pour cette raison que Les Pendus veulent "tout remettre à plat". "Nous sommes prêts à nous battre pour être reconnus et que l'on ne nous prenne plus pour des vaches à lait, mais pas en partant à l'étranger. Nous sommes des patriotes économiques, nous voulons rester en France, nous aimons notre pays et nous ne voulons pas laisser couler son économie", tonne le commerçant.
Une manifestation nationale le 17 novembre
Si le mouvement se répand rapidement sur les réseaux sociaux, Les Pendus ont souhaité se réunir "physiquement" le lundi 3 novembre à 19 heures. Ainsi, ils étaient 400 rassemblés contre le "Racket Sans Interruption", surnom qu'ils donnent au RSI. Les membres fondateurs y ont annoncé avoir contacté des avocats internationaux et "travaillent sur un dossier visant à contester le bien-fondé du RSI devant l'Europe." Une manifestation nationale se prépare pour le lundi 17 novembre 2014. Les petits patrons ne veulent rien lâcher.
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