Impact : les Français doutent des engagements des entreprises
Publié par Céline Tridon le | Mis à jour le
Vertueuses les entreprises ? Les Français sont sceptiques. D'après une enquête du Mouvement Impact France / Harris-Interactive, les engagements affichés sont soit superficiels, soit le fruit d'une démarche marketing. La solution pourrait résider dans un contrôle renforcé de l'Etat et de nouvelles mesures incitatives.
De la poudre aux yeux. Voilà comment on pourrait qualifier l'engagement environnemental ou social des entreprises, selon la plupart des Français. Ils sont en effet 75 % à remettre en cause la sincérité des engagements des entreprises : la démarche est soit superficielle, soit le résultat d'une politique marketing. C'est ce qui ressort de l'étude « Les Français et les entreprises engagées », dévoilée le mardi 8 février 2022 et réalisée par Harris Interactive pour le Mouvement Impact France*. Par ailleurs, 67 % des Français déclarent difficile de distinguer les entreprises qui sont réellement responsables des autres.
Dans cet imbroglio général, les répondants estiment qu'il y a urgence en matière de protection de l'environnement. Bien sûr, les causes sociales rassemblent tout autant les Français (juste partage des bénéfices, réduction des écarts de salaires, inclusion des salariés éloignés de l'emploi, etc.), mais la protection de la nature et la limitation du dérèglement climatique apparaissent comme des priorités. Or, pour les Français, ces enjeux sont pris en compte seulement par une minorité d'entreprises : leur attente est donc forte ! D'autant plus qu'ils affirment poursuivre eux-mêmes certains efforts. 80 % des sondés privilégient, dans leur choix de consommation, les produits des entreprises engagées et 77 % des travailleurs veulent collaborer avec des structures plus intègres.
L'Etat a un rôle à jouer
Aussi, 76 % des interrogés jugent que les entreprises réellement engagées sont pénalisées par la concurrence de leurs consoeurs moins consciencieuses. C'est pourquoi, plus de 4 Français sur 5 plébiscitent des mesures de contrôle des entreprises par les pouvoirs publics.
Selon eux, les entreprises ne sont pas capables de se contraindre seules à l'adoption comportements vertueux. Elles ont besoin de l'injonction de l'Etat. Comment ? Par le biais d'incitations fiscales. Pour encourager l'engagement social et environnemental, les Français privilégient une politique fiscale de récompense plutôt que de punition. Soit une mesure qui ne pénalise pas les consommateurs.
Parmi les autres pistes évoquées : un renforcement des contrôles de la publicité et du marketing, une réduction de la TVA sur les produits ou services des entreprises dont le mode de fonctionnement est reconnu écologiquement / socialement engagé et une indexation de la rémunération des patrons et actionnaires sur les performances sociales et environnementales de l'entreprise...
*Méthodologie : enquête réalisée en ligne les 26 et 27 janvier 2022 auprès d'un échantillon de 1 001 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.