France 2030 : un plan ambitieux qui attend son mode d'emploi
Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
Emmanuel Macron a présenté mardi 12 octobre les multiples projets financés par le programme "France 2030", qui prévoit une enveloppe de 30 milliards d'euros pour développer les technologies d'avenir. Les entreprises attendent d'en savoir davantage sur la méthode de distribution des fonds.
L'objectif est de " bâtir la France de 2030 " et de " faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain ". Emmanuel Macron a dévoilé mardi 12 octobre 2021 son plan France 2030 de 30 milliards d'euros et a détaillé la liste des secteurs concernés par ce nouveau programme.
A qui va donc réellement profiter ce plan ? Une dizaine de secteurs sont concernés. Le Président veut d'abord investir un milliard d'euros dans l'énergie nucléaire et faire émerger en France, d'ici à 2030, des réacteurs nucléaires innovants de petite taille, avec une gestion innovante des déchets.
Le deuxième sujet, c'est l'hydrogène. L'objectif est de devenir le leader de l'hydrogène vert d'ici 2030 et de produire " au moins deux gigafactories ou électrolyseurs d'ici à 2030 ".
4 milliards pour les transports du futur
Troisième objectif du président de la République : décarboner l'industrie. Le gouvernement s'est engagé à baisser entre 2015 et 2030 de 35 % les émissions dans le secteur de l'industrie. " Aujourd'hui, en 2021, nous avons fait 4 %, donc nous devons investir massivement. Sans investissement public, c'est insoutenable ", a déclaré Emmanuel Macron.
Autres secteurs soutenus : l'automobile et l'aéronautique. Ce sont près de 4 milliards d'euros qui seront alloués dans ces deux industries. Le gouvernement s'est fixé pour objectif de produire près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides et de construire le premier avion bas carbone.
Soutenir la santé et les composants électroniques
Emmanuel Macron veut aussi " investir dans une alimentation saine, durable et traçable " et " accélérer la révolution agricole, agroalimentaire ". Dans ce domaine, 2 milliards d'euros sont prévus dans les technologies du numérique, de la robotique et de la génétique.
Le plan France 2030 prévoit aussi une enveloppe de 3 milliards d'euros dans le domaine de la santé " pour reprendre la tête sur une médecine plus prédictive ", ainsi qu'un investissement de près de 6 milliards d'euros pour doubler la production de composants électroniques en France, alors que les pénuries de semi-conducteurs affectent toute l'industrie mondiale. " L'Europe ne produit plus que 2% des composants électroniques mondiaux, a déploré le Président. Or, de plus en plus, tout est robotique et électronique. On a besoin de sécuriser l'ensemble de ces composants. "
Cuong Duong, CEO de Linxens, une ETI spécialisée dans la fabrication de micro-connecteurs, devrait faire partie des entreprises concernées par les aides. " Ce plan, même s'il n'est pas encore assez clair et transparent pour que nous puissions avancer, incitera les entreprises à investir en France ", confie le dirigeant. Linxens est implantée dans six pays (France, Allemagne, Inde, Singapour, Thaïlande, Chine). Avec quelques dizaines de millions d'euros d'aides, l'entreprise, qui emploie 350 salariés en France, pourrait encore se développer, ouvrir de nouvelles usines dans l'Hexagone et créer de nombreux emplois. Cette entreprise envisage de développer un pôle biométrique pour la carte à puce à Mantes-la-Jolie dans des Yvelines et de créer une structure médicale dans cette même usine. " Nous allons continuer à accélérer sur les innovations en termes de santé en développant des pansements intelligents et embaucher plus de profils R&D pour travailler sur les nouvelles générations de produits de micro-connecteurs ", rapporte Cuong Duong.
Favoriser les entreprises Made In France
Autre possible bénéficiaire des aides (du moins sur le papier) : Pierre-Edouard Saillard, directeur général et cofondateur d'Archeon. Son entreprise commercialise des dispositifs médicaux basés sur l'intelligence artificielle pour la médecine d'urgence et le secourisme. Si son secteur d'activité est éligible au soutien annoncé, reste encore à en connaitre les modalités réelles. " Nous attendons l'ouverture des appels à projets pour en savoir plus. Cela reste encore relativement flou ", confirme le dirigeant de la société de 16 salariés, qui a réalisé 300 000 euros de chiffre d'affaires en 2020. Avec ces aides, Pierre-Edouard Saillard veut financer des nouveaux projets, mais aussi créer une dizaine d'emplois d'ici 2022 afin de renforcer l'équipe marketing, ingénierie, et accentuer la pénétration du marché à l'international. Une partie des aides seront par ailleurs dédiées aux essais cliniques.