Export : les PME européennes sont trop frileuses
Publié par Pierre Lelièvre le | Mis à jour le
Les PME européennes, si elles constituent un terreau fertile de leur économie nationale, pêchent encore trop à l'export, d'après une étude de cinq banques de développement européennes. La quête de financement et d'informations figure comme leur principale problématique.
La capacité à exporter des PME européennes serait-elle le talon d'Achille de l'économie communautaire ? À en croire une étude sur le sujet, les PME sont largement présentes dans leur pays mais peinent à s'internationaliser. Moins de 30 % des PME européennes exportent les biens et services qu'elles commercialisent alors qu'à l'échelon national, ces mêmes entreprises représentent plus de la moitié de la valeur ajoutée et les deux tiers des emplois.
Signe de l'importance que revêt le sujet, ce sont cinq grandes banques de développement européennes* dont Bpifrance pour la France, qui cosignent cette étude sur l'état de l'internationalisation des petites et moyennes entreprises en Europe.
Un mal particulièrement français ?
Une sous-représentation à l'export que ces acteurs du financement relèvent précisément pour la situation des entreprises françaises. Seules 124 060 entreprises étaient présentes à l'export en 2017. En comparaison l'Italie et l'Allemagne font deux fois mieux. D'après les résultats, deux facteurs, conjoncturel et structurel, expliquent cette propension des petites sociétés françaises à éviter le marché unique.
Si la compétitivité a été, ces dernières années, un frein à leur dynamisme en dehors des frontières, que ce soit sur la question des coûts mais également hors coûts (capacité à innover et à fournir un service qualitatif par exemple), c'est surtout pour les auteurs du rapport, un manque de préparation et d'ambition.
Accès au financement
Malgré le redémarrage de l'activité économique en Europe, les intentions d'aller voir en dehors des frontières sont encore peu envisagées par les entreprises. Pour justifier cette frilosité, les PME européennes mettent en avant plusieurs raisons comme le manque d'informations sur les marchés étrangers, les difficultés à trouver des acteurs locaux de confiance pour développer le business, des ressources humaines insuffisantes ou encore la pesanteur des procédures administratives. Mais le principal grief s'avère être celui du financement. Une place pour laquelle ces grandes banques semblent être attendues au tournant.
*KfW (Allemagne), Insituto de Crédito Oficial (Espagne), Bpifrance (France), Cassa Depositi e Prestili (Italie) et la British Business Bank (Royaume-Uni).