Blockchain : ce qu'elle permet de résoudre et comment elle va bouleverser tous les échanges
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Dans ce deuxième extrait du livre "Au coeur de la blockchain" de Mickael Lewrick et Christian Di Giorgio, il est expliqué comment concrètement à quoi sert la blockchain sur des exemples.
Après avoir passé en revue les grands principes de la Blockchain, regardons de près ses usages concrets
Quels types de problèmes la blockchain résout-elle ?
Nous utilisons tous Internet depuis largement plus de vingt ans et il nous rend service dans divers aspects de notre vie. Outre le fait qu'il nous permet un accès illimité à l'information, il participe à la " démocratisation de l'information ", c'est-à-dire à la diffusion simple, rapide et non censurée de l'information. Dans le monde du numérique, la multiplication et la diffusion de l'information et des documents représentent une caractéristique désirable : le "copier-coller" est le paradigme d'Internet. Pour toutes les autres choses auxquelles nous accordons de la valeur, par exemple l'argent, cette caractéristique n'est ni désirable ni utile. Supposons qu'une personne A se trouve obligée de transférer 100 tokens d'une cryptomonnaie à une personne B.
Il faut donc garantir que ces 100 tokens ne soient pas simultanément transférés à une personne C. Nous pouvons appliquer cette même logique à d'autres droits de propriété qui existeront dans le futur sous forme d'actifs numériques : l'immatriculation d'un véhicule, l'enregistrement d'un bien immobilier ou des titres d'action. Ces droits de propriété, sous la forme d'actifs numériques, ne peuvent exister qu'une seule fois et il ne faudrait pas qu'ils risquent de se trouver copiés ou multipliés - ni par nous, ni par toute autre personne ou institution. Ce que nous venons de décrire a longtemps constitué l'un des sujets de préoccupation majeurs du monde numérique : le fameux " problème de la double dépense ". Les actifs numériques ne devraient être ni copiés, ni dupliqués Plus de double dépense ! Pendant des décennies, il n'existait aucune solution à ce problème et l'exemple simple du transfert d'argent de A à B lui-même constituait un défi redoutable pour la communauté des développeurs. Ils ont tenté par tous les moyens de construire " l'application ultime " capable d'apporter une réponse sans que l'on fasse appel à des intermédiaires ou à des tiers de confiance tels que les banques.
La blockchain lève toute ambiguïté et indique avec exactitude, une fois le transfert de propriété accompli, qui est le possesseur du véhicule, de la maison ou des titres de Bourse.
Autrement dit : si le problème de la double dépense était résolu pour le transfert d'argent, on pourrait appliquer la solution trouvée à d'autres actifs numériques. La cryptographie jouait un rôle central dans la solution potentielle dès lors qu'elle garantissait la sécurité et l'intégrité des données numériques. Une génération entière de " cryptologues " s'est attelée avec passion à relever ce défi. Après plusieurs échecs (par exemple DigiCash), le miracle s'est produit avec l'arrivée du bitcoin. On a mis fin au problème de la double dépense en adoptant une architecture décentralisée. Lors d'une transaction en bitcoin, de fait, il est inutile de disposer d'une institution centrale pour s'assurer que l'argent n'a été transféré qu'une seule fois. Cette percée décisive a déclenché une réelle (r)évolution numérique dans laquelle un registre décentralisé et universellement accessible facilite toutes les transactions. La blockchain nous permet donc d'effectuer en toute sécurité une transaction sans intermédiaires - lesquels assurent d'autres tâches susceptibles, elles aussi, d'être remplacées par la technologie de la blockchain. Quel est le rôle des intermédiaires ?
Aujourd'hui nous faisons partout appel à des intermédiaires dont certains, telles les banques, existent depuis une éternité. Le règlement des factures et la comptabilisation des dépôts avaient déjà commencé au IIe siècle avant Jésus Christ. Les transactions monétaires s'effectuaient " sans liquidités ", en virant des fonds d'un compte à un autre compte via un intermédiaire qui prélevait un droit de transaction comme rémunération.
Comment la blockchain peut-elle se substituer aux intermédiaires ?
Nous allons illustrer le " comment " en prenant l'exemple de l'Internet actuel avec ses canaux de communication dédiés à l'échange d'information et de données. À partir de ce constat nous établirons le lien avec la technologie de la blockchain.
Exemple : Internet
Jusqu'à présent la communication entre les entreprises, leurs utilisateurs et leurs partenaires s'effectuait via de simples protocoles de communication. L'information et les données étaient contrôlées par quelques intermédiaires essentiels.
Nous sommes actuellement devenus de plus en plus dépendants de systèmes opérés par des institutions centrales et par des intermédiaires. Ils contrôlent les flux de valeur et déterminent qui est autorisé à participer au système (selon une prétendue procédure d'identification et d'autorisation). Cette structure correspond à un mode de pensée traditionnel qui privilégie les réseaux centralisés.