Oxbow planche sur son développement
Publié par Céline Tridon le - mis à jour à
Rachetée par deux associés à Lafuma, la marque de surfwear Oxbow tend à renforcer son réseau de distribution, et à s'ouvrir à de nouveaux modèles, comme le phygital.
C'est à l'heure du déconfinement que la centaine de salariés de la marque Oxbow ont pu faire connaissance de leurs nouveaux patrons. Emmanuel Debruères et Jean-Christophe Chetail, deux spécialistes du sportwear, sont déjà associés à la tête de Rainbow SAS. C'est d'ailleurs sous son égide qu'ils rachètent Oxbow, créée en 1985 et bien connue des surfeurs.
Transparence
Prêt-à-porter, accessoires, équipement... Oxbow vogue sur la tendance du " lifestyle ", version glisse. Détenue par Lafuma depuis 2005, filiale du groupe Calida, elle séduit les deux entrepreneurs qui n'ont pourtant aucune expérience du rachat d'entreprise. " Nous travaillons à cette reprise depuis septembre 2018. Ce qui nous a plus : le fait que ce soit une marque reconnue, avec une large communauté, française et rentable ", justifie Emmanuel Debruères.
Comment ont-ils fait la différence ? Pour le dirigeant, tout se joue dans la transparence : " nous étions conscients de nos faiblesses (nos moyens étaient bien sûr moins importants que ceux d'un fonds d'investissement), mais nous affichions un projet rassurant, à la fois ambitieux et réaliste. "
Les associés se sont en effet donné pour objectif d'accroitre le chiffre d'affaires d'Oxbow de 30 millions d'euros en 2019 à 40 voire 45 millions d'euros en 2025. Le montant de la transaction reste quant à lui confidentiel.
Phygital
Pour y parvenir, les dirigeants affichent fièrement un plan en trois étapes. La première consiste à renforcer le business avec les détaillants physiques. Si Oxbow possède actuellement 25 boutiques (30 d'ici 4 ans), 70 % du chiffre d'affaires de la marque est produit par des partenaires revendeurs. " Cette part sera réduite à 50 % du chiffre d'affaires dans les années à venir, mais elle gagnera en valeur. Le marché physique tend à se concentrer ", assure Emmanuel Debruères.
Ensuite, l'accent sera mis sur le phygital, ce juste mix entre digital et physique, pour offrir un maximum de services à aux clients, comme le click-and-collect.
Enfin, l'export. A ce jour, 95 % de l'activité d'Oxbow se fait en France. Mais d'ici quatre à cinq ans, l'entreprise renforcera sa présence à l'étranger, en commençant par les pays limitrophes (Espagne, Belgique) et, si la magie opère, elle se lancera dans le grand export. " Nous bénéficions à nos côtés de collaborateurs qui ont su consolider les fondamentaux de l'entreprise, commente Emmanuel Debruères. Aujourd'hui, il faut réfléchir à comment muscler la marque, pour éventuellement élargir la cible. " Sans pour autant quitter les surfeurs, Oxbow pourrait revenir sur terre et avancer doucement sur le secteur de l'escalade ou de la montagne. De nouveaux sommets en perspective.