Rater son business plan en cinq leçons
Publié par Gaëlle JOUANNE le - mis à jour à
Document sans importance notable, il ne vous est utile que pour convaincre des investisseurs potentiels, recruter des associés ou des collaborateurs de haut niveau et anticiper le développement de votre entreprise. Inutile donc d'y consacrer beaucoup de réflexion et d'énergie.
Auteur de l'e-book "Écrire un business plan" et ancien responsable de l'incubateur d'HEC, Guilhem Bertholet nous livre ses conseils pour construire le pire business plan (BP) de l'histoire.
Leçon n°1 : rédiger un document théorique. Pourquoi évoquer son projet auprès d'experts et de clients potentiels ? Ils vont vous apporter des connaissances sur le monde de l'entrepreneuriat et sur le domaine dans lequel vous comptez évoluer. De la pollution intellectuelle ! N'attendez pas d'avoir déjà posé les jalons de votre affaire pour entamer votre BP. Vous risqueriez sinon de produire un travail fondé sur du concret.
Leçon n°2 : copier un modèle dans un livre. Les lecteurs adorent consulter des copier-coller. Plus c'est technique, froid, banal dans le fond et dans la forme, plus le business plan est séduisant. Les phrases tout faites, vides de sens et pompeuses sont parfaites également pour démontrer votre investissement personnel et le respect porté aux experts qui y consacrent du temps. Le faire relire par des personnes étrangères à votre projet vous obligerait à revoir les passages peu clairs. Qui a envie de peaufiner son travail, franchement ?
Leçon n°3 : noyer les pages de chiffres. 30 pages de tableaux Excel sur 50 pages de document au total, voilà de quoi faciliter la lecture et marquer positivement les esprits. Mentionner vos plans commercial, marketing et décrire votre équipe prend trop place et ne remplace en aucun cas des lignes et des lignes de nombres bien plus parlants quant à la viabilité de votre projet et votre analyse de la situation actuelle et future.
Leçon n°4 : conserver le même executive summary quel que soit le destinataire. Ces deux pages introductives résument le business plan. Et c'est sur elles que le lecteur se fonde pour décider ou non de poursuivre. Comme les banquiers, les investisseurs privés, les incubateurs et les jurés d'un concours regardent tous les mêmes critères, prévoir des versions adaptées relève du superflu.
Leçon n°5 : Être exhaustif lors de la présentation orale. Pour commencer, partez du principe que vos interlocuteurs maîtrisent la technologie ou le secteur dont vous leur parlez en long en large et en travers. Évoquez tout le contenu de votre BP. Sélectionner deux ou trois messages forts leur donnerait l'impression que vous avez saisi l'essence de votre projet et son caractère différenciant.