Portrait-robot de l'entrepreneur français
Publié par Carine Guicheteau le
Ernst & Young publie le baromètre des Entrepreneurs 2009, une compilation des principales données statistiques sur l'entrepreneuriat français. Présentation...
Dans le cadre des Journées de l'Entrepreneur, Ernst & Young publie le baromètre des Entrepreneurs 2009. Ce baromètre – qui permet de caractériser le profil des entrepreneurs, leur rôle et le climat dans lequel ils évoluent – est réalisé pour la 2e année consécutive en France. Il propose une synthèse non exhaustive des principales données statistiques sur l’entrepreneuriat français. Chaque année, ce baromètre servira de point de comparaison et sera enrichi et affiné.
Ainsi, apprend-on que l’entrepreneur a en moyenne 39 ans et que 20 % d’entre eux ont moins de 30 ans. La gent masculine continue de dominer (69 %), les femmes ne représentent que 31 % des créateurs d’entreprises (contre 47 % de la population active) même si leur présence ne cesse d’augmenter (+ 15 % entre 2002 et 2007).
Plus d’un tiers des entrepreneurs est diplômé de l’enseignement supérieur (37 %) alors que la moyenne nationale ne s’établit qu’à 21,5 %. 37 % des créateurs sont titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat et seuls 13 % des créateurs n’ont aucun diplôme. Près de la moitié des femmes entrepreneurs sont diplômées de l’enseignement supérieur.
De plus en plus de cadres créent leur entreprise (+ 10 points entre 2006 et 2002) alors que sur la même période, les ouvriers sont en recul de 4 points. En moyenne, parmi les créateurs ayant eu un parcours antérieur de salarié, 26 % sont d’anciens cadres, 31 % d’anciens employés et 16 % d’anciens ouvriers. Une tendance nouvelle : les chômeurs sont de plus en plus nombreux parmi les créateurs (+14 % entre 2002 et 2006) et représentent désormais deux créateurs d’entreprise sur cinq.
L’année 2008 enregistre une très forte accélération des créations dans la restauration rapide (+ 57 %), le secteur de l’éducation-santé-action sociale (+12 %) et le service aux entreprises (+ 6 %). À l’inverse, les secteurs les plus touchés par la baisse des créations sont la construction (- 2 %) et l’immobilier (- 3 %).
56 % des Français rêvent de créer leur entreprise : 500 000 auront sauté le pas en 2009. La motivation et l’ambition premières des entrepreneurs est d’assurer leur emploi pour 64 % d'entre eux – et de gagner en liberté.
Hausse de 47,2 % des créations d’entreprises sur les douze derniers mois 2008/2009, par rapport aux douze mois équivalents 2007/2008. En septembre 2009, le nombre de créations d’entreprises atteint un record historique à 56 548 unités, soit une hausse de 38,6 % par rapport à août. Une croissance moins riche en termes de créations d’emplois. Certes, en 2008, les 327 000 créations d’entreprises ont généré 518 000 emplois salariés et non salariés au démarrage de l’activité, dont 115 000 emplois salariés. Mais il faut noter une baisse continue de la création d’emploi : près de 6 % entre 2002 et 2008, et le nombre de créations d’entreprise sans salarié a augmenté de 61 % entre 2002 et 2008. En termes de taux de création d’entreprises, l’entrepreneuriat français se situe dans la moyenne européenne avec 9,8 %. En revanche, il se distingue par un taux relativement faible de défaillances d’entreprises : 6,8 % dans une moyenne européenne de 8,5 %.
La moitié des porteurs de projet se lance dans une activité traditionnelle et il faut noter un ralentissement notable des créations dans les secteurs dits innovants – par exemple les services dans les technologies de l’information (- 3,8 % en 2008 par rapport à 2007). Ce déficit d’innovation est à relier avec une difficulté pour grandir : la France manque d’entreprises moyennes (deux fois moins qu’au Royaume-Uni et trois fois moins qu’en Allemagne). Or, dans les cinq premières économies européennes, 17,5 % des entreprises de taille moyenne, sélectionnées par leurs taux de réussite (valeur ajoutée, CA, emplois…) fournissent 46 % des créations d’emploi (cf. étude Ernst & Young/ESCP Europe 2008 sur les entreprises européennes d’exception “Grandir en Europe”).
En 2008, la France a enregistré un recul de plus de 10 points de taux de croissance (+1,8 %) par rapport à 2007 (+ 12,5 %). Le taux de défaillances passe à + 13,1 % en 2008 contre seulement + 7,5 % en 2007, un taux qui reste néanmoins en-dessous de la moyenne des huit dernières années (16,1 %) .
Le statut de l’auto-entrepreneur dépasse les prévisions de succès. Pour les neuf premiers mois 2009, les créations sous ce régime s’élèvent à 424 209 entreprises, bien au-delà de l’objectif initialement lancé par le gouvernement (200 000). Ce sont au total plus de 85 % d’entreprises individuelles créées… Ce statut semble être d’abord considéré comme une porte d’accès à l’entrepreneuriat puisque 68 % des auto-entrepreneurs choisissent ce régime pour tester une idée ou un projet. Seulement 22 % l’utilisent pour donner un cadre juridique à leur activité.