La loi Macron divise aussi les dirigeants de TPE
Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
La loi Macron divise les patrons de TPE : 50 % y sont défavorables, selon une étude Ifop. Ils ne sont ni convaincus par l'ouverture à la concurrence des professions réglementées du droit, ni par le travail dominical. Autre sujet de crispation: le compte pénibilité.
La loi Macron, qui va être examinée par le Sénat, ne divise pas seulement la classe politique. Elle partage également les dirigeants. Selon une étude de conjoncture Ifop-Fiducial publiée jeudi 26 février 2015, 50% y sont défavorables. Ce faible engouement se traduit par le fait que la majorité des patrons de TPE (55%) estime que ce projet ne changera rien à la situation économique du pays, alors qu'un tiers d'entre eux jugent qu'il va dans le bons sens, mais regrettent qu'il n'aille pas assez loin.
Parmi les mesures controversées: l'ouverture à la concurrence des professions réglementées du droit (notaires, huissiers, avocats...) pour certains actes. Celle-ci est jugée peu efficace (38%), voire totalement inefficace par 28% des dirigeants. L'assouplissement de l'ouverture des commerces le dimanche n'est jugé efficace que par 44% des commerçants, les premiers concernés. La possibilité de passer de cinq à 12 ouvertures dominicales et de négocier les rémunérations branche par branche est toutefois bien perçue par plus d'un sondé sur deux (54 et 53%).
Le compte pénibilité: la grande inconnue
Autre sujet qui a tendance à crisper les petits patrons: la mise en oeuvre du compte de pénibilité. Depuis le 1er janvier 2015, les entreprises sont tenues d'ouvrir un compte pénibilité pour tous les salariés exposés à des risques sur la base de quatre critères. Pourtant, sept patrons sur dix (71 %) admettent ne pas en avoir connaissance. Si 29 % des employeurs estiment leurs salariés concernés, 27 % déclarent ne pas être suffisamment informés pour se prononcer.
Signe du manque de préparation, près d'une entreprise sur deux estime ne pas être en mesure de mettre en place le dispositif et seulement 12 % ont déjà instauré une fiche pénibilité. Les dirigeants du BTP (35%) et de l'hôtellerie (35%) dont les activités apparaissent propices au travail pénible semblent toutefois mieux informés que la moyenne des patrons interrogés.
Méthodologie: échantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d'activité de l'entreprise, taille de l'entreprise, région d'implantation de l'entreprise et interrogé par téléphone du 26 janvier au 9 février 2015.