La PME française Laporte, fournisseur exclusif des JO de Londres
Publié par Marion Perroud le - mis à jour à
Le groupe Laporte, PME française de 85 salariés basée à Biot, est d'ores et déjà l'un des grands vainqueurs des Jeux olympiques de Londres. Son titre : fournisseur officiel et exclusif des épreuves de ball-trap (tir aux pigeons d'argile).
"Nous ne sommes pas seulement partenaire officiel des Jeux olympiques de Londres 2012. Nous sommes le fournisseur exclusif de cibles et de lanceurs pour les épreuves de ball-trap", insiste Jean-Michel Laporte, à la tête du groupe Laporte. Une nuance qui représente beaucoup pour l’entreprise française de 85 salariés, spécialisée entre autres dans la fabrication de matériels de ball-trap (tir aux pigeons d’argile) via sa filiale Laporte Ball-Trap.
Décrocher les JO 2012 constituait d’ailleurs presque une étape obligée pour cette PME basée à Biot (Alpes-Maritimes). L’entreprise signe en effet sa septième participation en tant que fournisseur des JO depuis 1960. "Après Pékin, Athènes, Moscou, Montréal, Tokyo et Rome, il était difficilement envisageable de rater Londres", souligne Jean-Michel Laporte, qui dirige l’entreprise familiale fondée en 1927 par son grand-père, depuis 1972. Il a ensuite créé la holding Laporte en 1982.
Si l’entreprise est une référence du milieu du ball-trap, le contrat n’était pas gagné d’avance. La PME a en effet a dû s’imposer face à deux concurrents britanniques de taille. Outre ses nombreux partenariats olympiques et la qualité de son matériel, l’entreprise a avancé des arguments de poids. À commencer par son unité de production au Royaume-Uni, à Bottesford, qui emploie 20 personnes et produit chaque année 100 des 220 millions de cibles de pigeons d’argile du groupe. Par ailleurs l’entreprise a porté, dix ans durant, le prestigieux titre de "royal warrant" en sa qualité de fournisseur officiel de la famille royale britannique.
Fabrication de lanceurs de ball-trap à Biot.
Cette année, les Jeux olympiques de Londres représentent une commande de 51 lanceurs et de 200 000 cibles, pour un contrat d’un peu plus de 250 000 euros HT. "L’intérêt n’est pas tellement financier. Les Jeux olympiques représentent d’abord un tremplin pour de futurs commandes et partenariats et un gage de crédibilité supplémentaire", affirme Jean-Michel Laporte.
Une visibilité internationale d’autant plus importante que l’entreprise réalise 80 % de son chiffre d’affaires (15 millions d’euros en 2011) à l’export. Des compétitions sportives mondiales à la vente aux clubs amateurs, le groupe Laporte compte bien consolider sa position de leader sur le marché du ball-trap.
Pour cela, la PME mise d’abord sur l’innovation. 2,7 % de son chiffre d’affaires sont dédiés à la recherche et au développement, soit environ 400 000 euros par an. Au total, l’entreprise a déposé 18 brevets dans près de 40 pays. Elle a ainsi créé des lanceurs automatisés répondant à la voix, qui tirent jusqu’à 100 m et se réarment en 1,8 s. Ses cibles ont été par ailleurs conçues pour libérer un nuage fluorescent lorsqu’elles sont atteintes.
Jean-Michel Laporte et son fils Frédéric.
Sa renommée lui permet aujourd’hui de participer à la création d’une nouvelle discipline sportive : le sporting arrows ou tir à l’arc sur cible mobile. Le groupe a ainsi ouvert une nouvelle filiale, Laporte Archery, en 2011. Avec un marché potentiel de 25 millions d’archers, l’entreprise vise 24 millions d’euros de chiffres d’affaires d’ici à 2017.
Jean-Michel Laporte réfléchit déjà aux jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016. Là encore, l’entrepreneur est bien déterminé à viser en plein dans le mille.
Groupe Laporte :
Ville : Biot (Alpes-Maritimes)
Forme juridique : SAS
Dirigeant : Jean-Michel Laporte, 64 ans
Création : 1982
Effectif : 85 salariés
CA 2011 : 15 millions d'euros