Asphyxiés par la pression fiscale, les artisans et les commerçants se mobilisent
Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
L'Union professionnelle artisanale (UPA) organise une mobilisation nationale le 13 novembre pour interpeller le gouvernement sur la fiscalité et le coût du travail trop élevé. Une pétition en ligne ainsi que des affiches "sacrifié mais pas résigné" vont manifester l'exaspération des dirigeants.
Le 13 novembre, les Français vont découvrir sur les vitrines de leurs commerces de grandes affiches noires "Sacrifié mais pas résigné". Un énième cri de souffrance lancé par l'Union professionnelle artisanale (UPA) qui rassemble 1 300 000 commerçants, artisans du bâtiment et travailleurs indépendants. "Le gouvernement a choisi de nous asphyxier lentement mais sûrement par le poids croissant des prélèvements obligatoires. Une entreprise meurt toutes les heures. Plus de 53 000 entreprises ont disparu entre août 2012 et août 2013, s'exaspère Jean-Pierre Crouzet, président de l'UPA. Que souhaite le gouvernement? Une société standardisée où la proximité n'a plus sa place? Qu'on nous le dise clairement".
"Les travailleurs indépendants ont subi cette année une augmentation de leurs charges sociales", tempête le président de l'UPA. À savoir: 1,1 milliard d'euros de prélèvements supplémentaires à la suite du déplafonnement des cotisations de l'assurance maladie. Cent millions d'euros de prélèvements supplémentaires en 2014 et à venir 33 millions supplémentaires par an jusqu'en 2017, à la suite de l'augmentation et du déplafonnement des cotisations d'assurance vieillesse. À cela s'ajoutent la hausse des différents taux de TVA au 1er janvier 2014 et la création d'un compte pénibilité à compter de 2015.
Pour rallier à sa cause un maximum de soutiens, le mouvement des "Sacrifiés" a décidé de faire le buzz sur la Toile. Tous les ingrédients y sont : une pétition intitulée "Sauvons la proximité" à signer sur un site web dédié ainsi qu'une vidéo choc pour dénoncer la situation des dirigeants.
Les huit propositions
Les artisans réclament la suppression de la cotisation d'allocations familiales, le remplacement du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) par une baisse directe du coût du travail, le retrait de toutes les charges sociales supplémentaires qui pèsent sur les travailleurs indépendants depuis le 1er janvier 2013, le rétablissement pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui forment un apprenti de l'indemnité compensatrice et du crédit d'impôt apprentissage, au-delà de la première année, l'orientation prioritaire des contrôles fiscaux vers les entreprises low-cost.
Mais également l'exclusion de l'artisanat et du commerce de proximité du régime de l'auto-entrepreneur, la révision du mode de calcul de l'impôt sur le revenu des travailleurs indépendants, de sorte que les bénéfices réinvestis dans l'entreprise ne soient plus soumis à l'impôt sur le revenu, et enfin la limitation stricte du niveau de la contribution foncière des entreprises par une baisse des dépenses des collectivités territoriales.
Le président de l'UPA attend ainsi que le gouvernement "prenne ses responsabilités le plus rapidement possible" et qu'il revienne "sans délai à une situation nous permettant d'exercer dignement notre activité".